Un article sur le Caméo de Iwuy




Ce 28 juillet, La Voix du Nord, édition Cambrai, propose un article signé S.B. sur le cinéma Caméo de Iwuy. Bravo à S.B., un Correspondant de Presse d'avoir signé cet article. Bravo pour ces recherches et pour les deux photos, contribuant ainsi à la recherche historique concernant l'exploitation cinématographique régionale. 
Voici ci-dessous cet article. 

" Sise au 31 de la rue Foch, cette façade a abrité un cinéma très prisé des familles d’Iwuy et des alentours pendant les Trente Glorieuses. Jusqu’au décès de son fondateur et gérant, Kléber Bataille.
Pendant la période prospère de l’après-guerre, cet autodidacte natif de Rieux-en-Cambrésis s’est mis en tête de faire son cinéma, au sens propre du terme, histoire de voir la vie en grand.
Né en 1915, il a 31 ans quand il construit de ses propres mains, avec des amis, un premier cinéma, à Rieux. Face au succès de l’établissement d’une contenance de 300 places, il bâtit en deux ans (1949-1950) une deuxième salle, plus grande (400 places), à Iwuy : Le Caméo.
La légende iwuysienne peut alors commencer, en plein âge d’or du cinéma : l’endroit est noir de monde chaque week-end et des séances sont ajoutées en semaine. Toutes les familles du coin se déplacent pour voir les films à l’affiche, programmés près d’un an après leur sortie nationale officielle. « Quand la salle était bondée, que tous les fauteuils de velours et strapontins étaient occupés, on allait chercher des chaises dans la cuisine », se souvient l’Hilairien Claude Bataille, l’un des quatre fils de Kléber.
Les plus gros distributeurs ont défilé dans le bureau de son paternel pour lui présenter les dernières productions à succès. Car le cinéma populaire était à l’honneur au Caméo : westerns, péplums, films de guerre, comédies... Les films, il allait les chercher à Lille, des kilomètres de bobines qu’il trimballait au début dans sa vieille Citroën Traction avant, puis dans une Simca Ariane. Gisèle, son épouse, tenait la caisse. Elle avait à ses côtés, bien en vue, l’écriteau audiaresque « Il est interdit de faire le con » ! Et toute la famille mettait la main à la pâte pour les activités annexes.
Mais le décès de Kléber en 1979, à l’âge de 64 ans, précipite la fin de l’aventure. Le souvenir du personnage haut en couleur reste vif. « C’était un fonceur, il savait tout faire. Il avait du culot et n’avait peur de rien, il voulait même partir en Amérique... », soulignent Claude et sa femme Astrid, aujourd’hui à la retraite.
Le cinéma a été revendu au début des années 80, puis transformé en société d’ambulances et en stand de tir. L’endroit est actuellement occupé par un couple de retraités."

Commentaires

Articles les plus consultés