Un film de 1913 sur Dunkerque !

Voici le lien, n'hésitez pas à mettre le son, la musique est délicieuse également :
Voici le livret disponible sur le site de europafilmstreasures qui accompagne la vue de ce film :
Voici maintenant l'article de La Voix : "Pas de douanier, ni 3D, aucune copie en salle. Et pourtant, le film fait un malheur au box-office à Dunkerque. Depuis quelques semaines, c'est sur Internet que se bâtit le succès de « Tramway », ce petit film de cinq minutes très émouvant. Mis en ligne le 3 décembre dernier, il a déjà été visionné à 14 000 reprises ! (...) De la gare à Malo, un tramway électrique sillonne le paysage urbain. Escorté d'une volée de gamins [note du rédacteur du blog : on les imagine ces gamins suivant la caméra afin de s'immortaliser sur la pellicule], le véhicule nous fait découvrir une jolie disparue : Dunkerque et son estaminet Au Figaro, puis la Pharmacie de la Croix de Genève.
"Une caméra subjective se glisse dans un tramway pour filmer Dunkerque. Le regard presque bienveillant que pose dès lors la caméra ainsi incarnée, constitue un véritable document d’archive sur la ville et une preuve rare de sa réalité en 1913. Demeurée aux mains des Alliés durant la première guerre mondiale, Dunkerque est sévèrement bombardée par les Allemands dès le début de la deuxième guerre et quasiment anéantie. Au milieu des ruines, seule cette statue de Jean Bart que l’on aperçoit dans le film subsiste aujourd’hui.
Quatre-vingts pour cent du cinéma des premiers temps est perdu. La pellicule n'est pas immortelle : comme dans Tramway, ce qui reste de cette matière retrouvée, souffre de scories et de lacunes et est toujours menacée de disparition. À partir d’une réflexion sur la pellicule détériorée, des cinéastes comme Bill Morrison (1965) se penchent sur ce combat singulier entre le film et son support : dans Decasia, qu’il réalise en 2002, des éléments de nitrate altérés servent une allégorie sur la lutte de l’homme pour échapper à la mort.
Le déplacement en travelling de la caméra nous rapproche de la ville autant que la trace du temps sur la pellicule abîmée nous en éloigne : en effet, la matérialité du support gangréné par le temps s’interpose soudainement vers la fin du documentaire. Mais loin de la parasiter, la décomposition fortuite de l’image semble nourrir le propos, comme si la mémoire de la pellicule s’imprégnait alors dans la narration. Une fois encore, le tramway, comme celui qui sillonne les rues de Barcelone dans Barcelona en Tranvia ou la côte irlandaise dans Once Upon a Tram, se fait le témoin nostalgique d’un temps révolu.
La musique originale de ce film a été composée par Ivan Boumans Molina en 2010 dans le cadre du partenariat 2009-2010 avec le CNSMDP (Conservatoire National Supérieur de la Musique et de la Danse de Paris"
Voici maintenant l'article de La Voix : "Pas de douanier, ni 3D, aucune copie en salle. Et pourtant, le film fait un malheur au box-office à Dunkerque. Depuis quelques semaines, c'est sur Internet que se bâtit le succès de « Tramway », ce petit film de cinq minutes très émouvant. Mis en ligne le 3 décembre dernier, il a déjà été visionné à 14 000 reprises ! (...) De la gare à Malo, un tramway électrique sillonne le paysage urbain. Escorté d'une volée de gamins [note du rédacteur du blog : on les imagine ces gamins suivant la caméra afin de s'immortaliser sur la pellicule], le véhicule nous fait découvrir une jolie disparue : Dunkerque et son estaminet Au Figaro, puis la Pharmacie de la Croix de Genève.
Sur les rues pavées, entre les rails, dans cette « zone de rencontre » déambulent les voitures à cheval et se croisent les hommes portant moustache et chapeau melon. Dans ces artères, après avoir reconnu la statue de la République, on aperçoit Félix-Potin et les Nouvelles Galeries au milieu d'autres boutiques, témoignages de la vigueur du commerce. Puis apparait la statue de Jean-Bart, avant l'église Saint-Éloi.
Des images du début du 20e siècle
Et, soudain, est-ce un symbole, au moment d'aborder la place Charles-Valentin via la rue de l'Église (ancêtre de la rue Clemenceau), la pellicule se brouille et laisse à peine deviner l'hôtel de ville. Suivent quelques secondes d'une promenade dans un Malo encore très champêtre. Fin.
Cinq minutes c'est pas longtemps, mais visiblement les spectateurs sont très contents. « Nous avons reçu beaucoup de commentaires de personnes qui ont découvert le film et qui se disent extrêmement émues », précise Delphine Jaquet, responsable du site Internet d'European Film Treasures. La cinémathèque privée, de réputation internationale dans la recherche, la préservation et la restauration de films, est propriétaire de ce fameux film découvert il y a deux ans par Serge Bromberg, son président. « Je l'ai déniché sur e-bay, site d'enchères sur Internet. Il y avait deux bobines, je les ai achetées 50 E à un habitant de Saint-Lô. »
Les pellicules nitrates, centenaires, étaient en train de se décomposer. « L'inéluctable destinée des films. Un an plus tard il n'aurait rien subsisté de ces images », précise Bromberg qui a sauvé l'exceptionnel document que l'on ne peut dater avec précision. « Certes, un carton indique, en début de film : "Dunkerque en 1913 à travers la ville". Mais le film a certainement été tourné avant cette date. À l'époque, Pathé et Eastmann Kodak, fabricants, dataient les pellicules et sur celle-ci on peut lire 1908. Comme les pellicules étaient utilisées rapidement, je pense que le cinéaste inconnu a tourné plus près de 1908 que de 1913. »
« Des cartes postales en mouvement »
Une incertitude qui ne gâte nullement le plaisir qu'a eu Patrick Oddone (président de la société dunkerquoise d'histoire) à la découverte du film. « C'est comme si les cartes postales se mettaient en mouvement ! C'est extrêmement émouvant. Quand il s'arrête, on se dit que ce film est beaucoup trop court mais il nous permet de découvrir ce que ne tradusaient pas les photos : une réelle ambiance urbaine. On se rend compte que la vie des commerces était florissante. En visionnant ce document exceptionnel, on prend la mesure de tout ce qu'on a perdu à cause des deux conflits mondiaux. Afin d'illustrer ce film forcément muet, Lobster films a confié à Ivan Boumans, élève du Centre national supérieur de la musique et de la danse de Paris, la mission de composer une musique. »
Légende du document : une vue du film consacré à Dunkerque à la Belle Epoque.
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