"Mine de rien" : feel good movie lensois !

Les films made in Hauts de France s’enchaînent dans nos salles obscures toutes les semaines et c'est tant mieux !!!
En cet hiver 2020 sort en sale une comédie sociale qui met de bonne humeur, ce que les américains nomment un "feel good movie". A peine sortie, cette fiction est déjà auréolée d'un prestigieux prix, salué par un festival en recevant le Prix du Public du festival de l'Alpe d'Huez consacré à la comédie, un bon signe quand on connait les précédents lauréats de ce prix et leur succès : La Première Etoile, Papa ou Maman, ou Baby-sitting, par exemple...
"Mine de rien" est le premier film de Mathias Mlekuz, acteur de 54 ans né à Lens. Originaire de l'ex-Yougoslavie, Mlekuz sait de quoi il parle dans son film avec son grand-père mineur de fond. Il s'agit ici de son premier long métrage. Il revient dans sa région natale pour un 1er film vivifiant, revigorant qui montre que, même dans une région sinistrée, à l'abandon, l'espoir de s'en sortir est toujours là ! C'est avec Philippe Rebot que Mathias Mlekuz peaufine le scénario et les dialogues. Les deux complices puisent dans leurs expériences et écrivent sur le lieu même de l'action cette histoire d'amour pour un métier, une région, une ville, un coron... une philosophie de l'existence et du partage jadis ancrée dans le patrimoine des mineurs. Par delà les années, la mentalité minière d'entraide et d'égalité reste. 
L'histoire du film est simplissime : deux amis, chômeurs de longue date, souhaitent créer un parc d'attraction sur un ancien puits de mine pour dynamiser la commune et redonner un sens à leur vie. On navigue en pleine comédie sociale, un "Full Monty" sauce ch'ti où l'optimisme reprend toujours le dessus malgré les aléas et les coups de la vie ! Ici, le par d'attraction n'est une fin en soi. On suit le destin et le rêve fou des deux amis. 
C'est aussi un film sur les liens familiaux, l’importance de la transmission et de la filiation : la mémoire qui passe d'une génération à l'autre. A celles et ceux qui veulent faire table rase du passé minier et de son patrimoine, mais aussi de la mémoire des mineurs qui, au fil des ans s'estompe, glissant vers un patrimoine figé. le film propose un regard neuf, loin des musées ou on veut justement enfermé ce passé. Les liens transgénérationnels sont une des trames du film avec les rôles importants et forts campés par Hélène Vincent, la mère du personnage de Ducret, et Rufus, toujours impeccable, droit dans ses bottes et figurant l'âme des anciens houilleurs. C'est également un film dans l'air du temps : sur la récup' et la débrouillardise. Le générique donne le ton du film avec une succession d'images d'archives des terrils,des fosses,...
Tourné à Lens et aux alentours, comme à Loos-en-Gohelle, le film tient aussi avec ces très nombreux figurants locaux recrutés lors du tournage. On retrouve également dans un rôle important la locale de l'étape Marianne Garcia, déjà aperçu dans "Les Invisibles". 


Lien Youtube vers la bande annonce :
https://www.youtube.com/watch?v=MWR8RVSS-DM





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