Un projet de cinéma à Bapaume
La Voix du Nord, sous la plume de Fabien Bidaud nous apprend qu'un projet de cinéma est à l'étude à Bapaume. Voici le texte de cet article paru le 9 novembre 2017, ainsi que l'interview du réalisateur Christian Carion qui soutient le projet :
Quelques images de l'intérieur de l'ancien Cinéma Palace de Bapaume, aujourd'hui fermé... |
L’idée, qui a germé il y a un an, commence à prendre corps. Le cabinet Ciné Conseil vient de rendre ses conclusions et juge pertinent de rouvrir des salles obscures à Bapaume. Le projet, orienté Art et Essai, pourrait drainer des spectateurs jusqu’à Arras ou la Somme…
Un enfant du pays qui a fait son trou dans l’exigeant milieu du 7e Art (Christian Carion), soucieux de « rendre au Bapalmois ce qu’il m’a donné » et des élus qui mordent immédiatement à l’hameçon… Tout a démarré il y a un an sous la forme d’une discussion. On pourrait rouvrir un cinéma à Bapaume, vingt-cinq ans après la fermeture du Palace, en 1992. Le cabinet Ciné Conseil a planché. Verdict : le sud Artois est un « désert cinématographique ». Les habitants sont obligés de se déplacer à Hénin-Beaumont, Arras ou Cambrai pour se faire une toile. « L’étude pointe que dans 70 % des cas, en France, pour un territoire comme le nôtre, il y a un cinéma », dit Jean-Jacques Cottel, maire de Bapaume.
La très fouillée étude menée par Ciné Conseil révèle que le département est « l’un des plus mal équipés de France » en matière de cinéma, malgré la présence de cinq multiplexes. Les chiffres sont éloquents. Le taux est de 14 726 habitants par salle dans le Pas-de-Calais, contre 11 153 en moyenne en France. Un habitant se rend 2,5 fois par an en moyenne au cinéma, contre 3,3 en France, dépensant 16 €, contre 22 € en France.
Avec ses 27 000 habitants, le sud Artois est un « désert » où les chances de réussite d’un nouveau cinéma seraient importantes. Ciné Conseil élargit la zone de chalandise potentielle à 35 000 habitants, situés à 20 mn maximum en auto, allant chercher des spectateurs dans la Somme. L’aspect « Art et Essai » du projet pourrait aussi faire venir des gens de la communauté urbaine d’Arras. Le scénario pessimiste estime que le cinéma pourrait engranger 56 000 entrées par an (70 000 au mieux) et qu’il serait rentable au bout de trois ans seulement.
Le cinéma aurait deux salles : une de 280 places pour des films plutôt « populaires » ; une autre de 80 places pour des œuvres un peu plus exigeantes estampillées « Art et Essai ». Il tournerait tous les jours, proposant 290 films par an (130 grand public, 160 orientés « découverte »), ce qui ferait près de 3 000 séances à l’année. Le billet d’entrée pourrait être de 5,60 €. Une commission spéciale sera lancée d’ici à la fin de l’année au sein de la communauté du Sud Artois (CCSA). M. Cottel juge ses pairs des villages voisins « très motivés ». L’emplacement idéal aurait même été trouvé. Au mieux, le cinéma pourrait ouvrir en 2020.
>>Un loisir d’avenir ?
« Dès 1915, soit vingt ans après les débuts du cinéma, on trouve les premiers articles dans la presse qui annoncent déjà sa fin !, se marre Christian Carion. Depuis le début, le cinéma vit avec l’idée qu’il est en sursis, mais c’est un convalescent en bonne santé » Pour le réalisateur bapalmois, les salles obscures ont de beaux jours devant elles. « Les gens auront toujours envie qu’on leur raconte des histoires. Le cinéma, c’est un spectacle qui se vit ensemble, avec des inconnus à côté de soi, c’est ça sa force. »
Sur ce projet, la ville a un atout de choix : l’envie farouche du réalisateur Christian Carion (Joyeux Noël, En mai, fais ce qu’il te plaît…), qui a grandi à Bapaume, de faire aboutir le projet.
Interview de Christian Carion :
Ce projet, vous y croyez fermement… ?
« J’ai trouvé une oreille attentive des élus ; et puis il y a l’exemple du Régency à Saint-Pol. Son directeur, Laurent Coët, arrive à faire 40 000 entrées par an dans un territoire plus enclavé et plus concurrencé que Bapaume ! Donc il n’y pas de raison qu’on n’y arrive pas. Je lui ai demandé de nous aider à Bapaume. Il y a une unanimité autour du projet, des gens, des élus… »
Comment l’imaginez-vous, ce cinéma ?
« Je veux le faire vivre. Faire découvrir aux gens des films de l’actualité avec des acteurs qui viendraient, mais aussi faire redécouvrir des films du patrimoine. Créer de la passion du cinéma à Bapaume, ce territoire le mérite ! La salle estampillée « Art et essai » est donc essentielle. Les découvertes, les films un peu plus exigeants, c’est une question de confiance entre les programmateurs et le public. Question matériel, je veux le top du top, des écrans, des fauteuils, des moyens techniques dernier cri. Un vrai cinéma où on peut s’immerger dans un film. »
Quel serait votre rôle dans ce projet ?
« Je ne peux pas trop en dire pour le moment, mais une chose est sûre, je ne ferai pas qu’ouvrir mon carnet d’adresses. La communauté de communes ne peut pas porter à elle seule ce projet financier… On va discuter de tout ça. »
Voici le lien vers un autre article autour de ce projet :
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