Un article de la Voix du Nord sur les cinémas lillois

A l'occasion des Journées du Patrimoine, d'une exposition et d'une conférence lors de ces deux jours, La Voix du Nord, édition lilloise revient sur la rue de Béthune : la rue des cinémas ! Encore aujourd'hui, c'est une artère commerçante liée au 7eme Art ! Mais depuis 100 ans, c'est le cas ! 
L'article de La Voix du Nord est également copieusement illustré par des images jamais ou très peu vues... Les voici en complément. 

Voici l'article signé par Frédérick Lecluyse    
Lille et les rues piétonnes ont toujours eu une relation particulière avec les salles obscures. Commencée en 1896, cette histoire sera visible à partir de ce samedi à la mairie de quartier Centre, où les membres de LCA ont préparé une exposition très documentée dont voici l’avant-première.

Si la rue de Béthune fut, à la fin des années 70, surnommée la rue aux cinémas pour être alors championne d’Europe en nombre de salles, c’est rue Esquermoise que tout commence à l’aube du XXe siècle. Selon les membres de Lille Centre Animation, c’est en 1896 qu’un film des frères Lumière est diffusé dans une brasserie. Sans doute la Brasserie de l’industrie. «  À l’époque, il n’existe pas encore de salles proprement dite, explique Hugues Meura, qui a très longtemps exploité avec son épouse Cécile la librairie universitaire du même nom, rue de Valmy. Le cinématographe est alors une attraction.  » Mais il va rapidement devenir une industrie florissante. «  Le succès est phénoménal  », assure Daniel Baes, président de LCA.

Les cinémas s’installent dans l’hypercentre : le Lille-Cinéma, parvis Saint-Maurice, l’Omnia, rue Esquermoise, le Capitole, The Imperial Vio, rue de Béthune, etc. La future rue piétonne devient déjà à l’époque l’épicentre de la révolution cinématographique lilloise. L’Eden s’y installe en 1910. Le Printania ouvre rue d’Amiens, juste à côté. Dans son édition du 17 février 1933, le journal Le Réveil du Nord parle de la rue de Béthune comme de la rue aux spectacles. D’autres salles y ouvrent leurs portes : le Caméo, la Grotte ou le Familia, qui compte une salle de 1 200 places. Mais il y a encore plus vaste. Beaucoup plus vaste.
Rue Nicolas-Leblanc, la salle de l’Hippodrome (dernière photo) est alors un gigantesque amphithéâtre pouvant accueillir 5 000 spectateurs. Dès 1903, Gaumont y diffuse déjà des films devant un public record digne du futur Zénith, qui verra le jour près d’un siècle plus tard. Dans les années 20, c’est le temps des stars et des starlettes avec le beau Rudolph Valentino et la très belle Renée Adorée, née à Lille en 1898 en même temps que le cinéma. «  La rue de Béthune a compté jusqu’à sept cinémas  », indique Cécile Meura. Aujourd’hui, elle n’en compte plus que deux. Un mauvais film.








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