Un cinéma itinérant à Amiens !!

Déniché sur un site de vente de cartes postales anciennes, voici une vue d'un cinéma itinérant installé à Amiens pour la foire annuelle de mars, d'une durée de 1 mois. On sait qu'il s'agit de la préfecture de la Somme car en arrière plan, on devine le cirque municipal très reconnaissable et construit en 1889. Contrairement au cinéma forain qui se produisaient comme leur nom l'indique lors des foires, fêtes foraines et ducasse en compagnie d'autres loges (manèges, tirs au pigeons, loteries diverses), le cinéma itinérant est celui qui allait de ville en ville indépendamment d'un calendrier de foires et ducasses. Il suit son propre calendrier, allant de places en places, de villes en villes suivant un itinéraire qui lui est propre. On retrouve ce type de structure à la lecture des journaux, mais il est bien difficile de l'évoquer en dehors d'un long et patient travail aux Archives Départementales en piochant dans les journaux de la Belle Epoque. 
La carte postale présentée ci-dessous nous montre une grande loge. On distingue son armature en fer, mais on se sait pas si on la monte ou si on la démonte. Il y a cependant l'entrée, grande, monumental, avec l'inscription bien visible : "Ciné Opéra Mondial". La légende de la carte nous indique également que les propriétaires-directeurs de cet établissement sont les frères Vigreux. Une recherche sur internet a malheureusement abouti à une impasse. Difficile de retrouver ailleurs des traces de leur passage et il est, pour l'heure, impossible d'évoquer ces frères. Une étude des passages de ces tourneurs dans le bassin minier du Pas-de-Calais se révèle aussi une impasse : les frères Vigreux n'ont, semble-t-il pas été à Douai, Lens, Béthune...
L'ami Jean-Marie Prévost nous donne quelques autres détails concernant cette loge : en 1911, un certain Vigreux installe un cinéma sédentaire à Amiens. S'agit-il du même homme, quelqu'un de la famille, un des deux frères ou est-ce un hasard ? 
Rappelons que le cinéma itinérant est de deux types : l'itinérant qui ne possède pas de chapiteau ni de bâtiments et qui propose des séances au fil des villes dans les salles des fêtes, salles municipales, théâtres etc... et les grands et imposants itinérants qui proposent des séances dans des chapiteaux comme ici avec les frères Vigneux. Pendant près de 10 ans, jusqu'à la Première guerre mondiale, cinéma forain et itinérants (avec ou sans chapiteau) se sont côtoyés et ont été la seule façon de voir le cinéma avant la création des premières salles fixes sédentaires, apportant hebdomadairement la dose de cinéma à une population avide de nouvelles images animées. 



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