Une expo sur le cinéma à Wattrelos à ne pas louper !

La voix du Nord de ce samedi 3 mai 2014 nous propose sous la plume de Marjorie Duponchel un article consacré à l'exposition qui se tient actuellement à Wattrelos sur le cinéma de cette localité de la métropole lilloise. Une exposition fondamentale sur notre sujet et dont nous reparlerons certainement dans les jours à venir avec un reportage photographique qui lui sera consacré.



La première séance publique du cinématographe, inventé par les frères Lumière, a eu lieu à Paris en 1895. Il faudra attendre 1908 à Wattrelos pour voir le premier film projeté au cinéma du Laboureur, rue Carnot.
Le cinéma-dancing créé par Paul Jacobs, par ailleurs inventeur de la lessiveuse « La Merveilleuse » qui fit un carton dans les années 20, est un investissement qui va se développer dans la ville, avec la création du cinéma de la mairie, en 1923, devenu Le Familia. Viendra ensuite le cinéma Pax, rue Saint-Joseph, qui abrite aujourd’hui la salle des sports du collège et le Crétinier Palace, inauguré en 1937 rue Saint-Vincent-de-Paul. «Difficile de croire qu’il y a seulement quelques dizaines d’années, la ville comptait quatre cinémas et 3 500 places ! » s’est étonné Dominique Baert, samedi matin, en inaugurant l’exposition. C’est vrai qu’à l’époque, le cinéma était la principale distraction, comme le rappelle Jeannette Merveille, cette Wattrelosienne qui fut l’héroïne d’un film muet tourné dans les filatures de la région en 1963 et appelé Le Fils du Patron : « On allait au cinéma trois ou quatre fois par semaine, mais surtout le dimanche. Je me souviens que je tannais toujours ma mère pour y aller et quand elle disait : On va aller voir Au lit les draps blancs, c’est qu’il fallait plutôt aller se coucher… » À l’époque, pas de télévision, pas de jeux vidéo, pas de réseaux sociaux… Alors, la distraction était forcément collective.
L’individualisation de la société et le développement des complexes cinématographiques ont eu raison des cinémas de quartier. Un regret pour beaucoup de Wattrelosiens, auxquels Dominique Baert a souhaité apporter une explication : « Aujourd’hui, les modes de loisirs ont évolué et les gens veulent des grands complexes avec du choix dans les films et d’immenses salles. Or à Wattrelos, avec nos 42 000 habitants, le marché n’est pas intéressant pour un investisseur. N’oublions pas que le Duplexe de Roubaix se trouve au bout de la rue Carnot… C’est dommage, j’en conviens, mais quand notre société aura compris l’intérêt humain d’une petite structure, peut-être pourrons-nous retourner au cinéma à Wattrelos. »

Un festival de cinéma amateur

Outre l’histoire des quatre cinémas wattrelosiens illustrée par des photos et articles de presse, l’exposition du musée fait la part belle à l’exceptionnelle aventure du Club des cinéastes amateurs de Wattrelos (CCAW). Sous l’impulsion d’Émile Delcour, un plombier chauffagiste passionné de Super 8, le club rassemble dès 1971 une vingtaine de cinéastes amateurs, qui tournent des documentaires de vacances, des films familiaux, mais pas seulement : « On a fait quelques films de fiction, se souvient Patrice Aryckx, membre actif du club et aujourd’hui Ami du Musée. On faisait les acteurs, le montage et la sonorisation. C’était très artisanal, mais on s’est bien marré ! » Patrick Gonce, le Leersois qui fait aujourd’hui pas mal de figuration, mais aussi Thérèse et Michel Seynaeve, Jean-Claude Becquet, Serge Lefèvre ou Gérard Rawell ont fait partie de cette aventure au côté d’Émile Delcour, décédé en 2006. Avec lui, ils créent le festival international de cinéma amateur qui faisait de Wattrelos pendant 20 ans une capitale mondiale du court-métrage. Une histoire qui se raconte au musée jusqu’au 29 juin.
Expo jusqu’au 29 juin au musée, ateliers pour les enfants. Renseignements au 03 20 81 59 50.

Commentaires

Articles les plus consultés