Le directeur du complexe UGC de Villeneuve d'Ascq fait le point

Dans la guerre que se livrent les complexes cinématographiques de la Métropole, le dernier venu est le Ciné Cité de UGC établi sur la zone commerciale Héron Parc en face du Grand Stade de Lille. Ce dernier souffle ses 4 bougies et a l'honneur d'un article paru ce 10 novembre dans le quotidien La Voix du nord, signé par Carine Buisière. Tassement des entrées, emplacement drainant l'est de la métropole, présence d'un stade emblématique à la fois locomotive et frein pour les entrées, le directeur fait le point...
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Guillaume Tulipier, directeur du complexe cinématographique
Le cinéma UGC a soufflé cette semaine sa quatrième bougie. Locomotive du Heron Parc, il avait frôlé l’an dernier le million de spectateurs annuels et raflé la deuxième place sur le podium des cinémas métropolitains. Il achève cependant une année 2013 plus difficile, longtemps marquée par l’absence de grosses productions notamment. Ce qui ne devrait pas empêcher le cinéma villeneuvois de conserver sa place de dauphin du Kinépolis, devant son voisin lillois.
1. Pour cent briques, t’as plus rien.
La crise grignote de plus en plus le budget des ménages. Le prix des places de cinéma, lui, suit la courbe inverse, toujours plus cher. «Les gens sortent de moins en moins, surtout dans des centres de loisirs payants», constate Guillaume Tulipier, directeur de l’UGC villeneuvois. À dix euros la place sans réduction, voire plus pour les films en 3D, la sortie ciné devient presque un luxe en famille. «Mais les gens se fixent sur le tarif plein, nuance le responsable. Ils ne pensent pas aux formules d’abonnements qui peuvent faire baisser les prix. C’est une dépense peut-être élevée d’un coup, mais qui permet de faire des économies sur le long terme.» Autre bon plan: les places fournies par les comités d’entreprise. Mais tout le monde ne peut pas en bénéficier. Alors en attendant, c’est l’économie qui prime.
2. Les Marmottes.
Tout le monde a encore en mémoire l’hiver qui s’est prolongé jusqu’en juin. La donnée météo est primordiale pour un cinéma et surtout, elle est extrêmement variable d’un établissement à un autre. «Quand il fait chaud, les gens viennent chez nous pour profiter de la clim, sourit Guillaume Tulipier. Le temps froid et sec nous fait aussi du bien. En revanche, dès qu’il pleut trop, comme en ce moment, tout le monde reste chez soi, ça ne donne pas envie de sortir.»
Alors la neige, n’en parlons même pas… «Les différents épisodes neigeux en hiver et au printemps nous ont fait perdre beaucoup d’entrées. Notre cinéma est un établissement de périphérie, il draine beaucoup de clients motorisés qui n’ont pas pris le risque de rouler sur les chaussées enneigées et verglacées. À Lille en revanche, comme tout était bloqué pour quitter la ville, les gens en ont profité pour aller à pied au cinéma!»
3. Un voisin très troublant.
L’UGC et le Stade Pierre-Mauroy cohabitent depuis un peu plus d’un an maintenant. Si les soirs de match sont devenus particulièrement calmes dans les salles (l’accès au secteur est difficile et le parking du Heron Parc est pris d’assaut par les supporters), en revanche, la fréquentation se lisse sur les autres jours. «Nous voyons encore de nouveaux clients arriver, reprend le directeur. Lorsque le stade est plein, comme ce fut encore le cas contre Monaco, c’est toujours une bonne chose pour nous: le stade attire encore des personnes qui ne connaissaient pas la zone et que nous retrouvons un peu plus tard à nos caisses. Dans l’ensemble, les retours sont très bons, ils nous parlent d’un cinéma de qualité.»
4. And now, ladies and gentlemen…
Depuis début octobre, l’UGC Villeneuve-d’Ascq enregistre des pics de fréquentation, notamment grâce au phénomène Gravity qui, à l’inverse d’autres grosses affiches annoncées cette année, tient ses promesses. Guillaume Tulipier espère que le phénomène se poursuivra jusqu’à la fin du mois de décembre, puisque d’ici là plusieurs belles sorties sont annoncées. Outre Gravity et Thor, le directeur mise beaucoup sur En solitaire (avec François Cluzet), La Stratégie Ender (avec Harrison Ford), Inside Llewyn Davis (des frères Cohen) sortis cette semaine, Capitaine Phillips (avec Tom Hanks), le deuxième volet du Hobbit, ainsi que sur des productions françaises très prometteuses: Belle et Sébastien, 16 ans ou presque et 100% Cachemire. Sans oublier le dessin animé Disney pour les fêtes de Noël, La Belle des neiges.
«Sur le papier, la fin d’année s’annonce très riche, se réjouit le responsable. Nous allons forcément connaître une hausse de fréquentation, c’est un phénomène récurrent à cette période-là. Les journées étant les plus courtes, les gens préfèrent sortir au cinéma plutôt que de rester chez eux.» À condition que les éléments se tiennent tranquilles…

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