Jean-Claude Dervaux, portrait d'un collectionneur amoureux du cinéma
La Voix du Nord édition de Béthune nous propose le portrait d'un amoureux du 7eme art... Jean-Claude Dervaux, grand collectionneur béthunois avec un excellent article signé Renaud Toussaint. Je joins à cet article les 8 photos de la voix du Nord propose sur son site internet ! Félicitations au quotidien régionale de nous proposer ce type d'article !! Si jean-Claude Dervaux ou un de ses amis ou quelqu'un de sa famille lit ces lignes, qu'il n'hésite pas à entrer en contact avec le rédacteur de ce blog ! Mr Dervaux a toute sa place dans la création d'une Maison Régionale du Cinéma !
Voici l'article...
Voilà près de dix ans que les Béthunois attendent leur cinéma avec impatience. Pourtant, la ville compte encore une salle, confidentielle celle-ci. L’œuvre d’une vie, celle de Jean-Claude Dervaux, grand collectionneur et fin connaisseur du Septième Art.
C’est d’abord un bruit, un petit claquement. Celui de la pellicule qui s’enclenche dans le projecteur. Puis une image, et un son. La voix de Pierre Tchernia. « Des actualités de 1975 que j’ai montées », explique Jean-Claude Dervaux.
Des bobines comme celle-ci, le collectionneur de 75 ans en a des pleines boîtes. Une passion qui remonte à l’enfance. « C’était dans un cinéma de quartier, j’avais 7 ou 8 ans, j’allais voir le projectionniste, raconte-t-il. C’était magique de voir ce faisceau et je restais tout le film là-haut à regarder le changement des bobines. Il me donnait toujours des petits bouts de pellicules que je montais moi-même. »
Il sacrifie son premier salaire à sa passion
Dès lors, rien d’étonnant à ce qu’il consacre son premier salaire à sa passion. « Je me suis acheté un appareil, un 9,5 millimètres, mes parents n’étaient pas vraiment contents, se souvient-il. Après, tout s’est enclenché, j’ai eu une super-8, puis une 16 mm », et bien d’autres encore. Bobines, projecteurs, caméras, affiches, livres, photos… Jean-Claude Dervaux écume les salons de collectionneurs et expose ses merveilles, comme un projecteur Buisse et Bottazzi. « C’est un peu la rolls du cinéma, un appareil entièrement fait main, détaille-t-il. On peut mettre tout le programme sans devoir changer de bobine. » Muni de ses appareils, le restaurateur de profession réalise ses propres actualités béthunoises : la course des garçons de café, le feu d’artifice, la foire de printemps…
« Et une fois à la retraite, j’ai voulu avoir ma propre salle de cinéma. » Alors quand il s’installe dans sa maison il y a quinze ans, la salle « Jean-Gabin » sort de terre. Une petite pièce de vingt-cinq places, des sièges récupérés au Palace de Béthune. Ou plus exactement, vingt-six places : son « idole » y a un fauteuil à son nom, au milieu des affiches de grands classiques comme La Grande Vadrouille ou Vidocq, et des statues de Chaplin et Z6PO.
Une salle obscure contre la canicule
Depuis, le cinéphile consacre au moins une heure par jour à son temple du Septième Art, à bricoler ses machines. « Et en ce moment, comme il fait chaud, l’après-midi je me fais un film», sourit-il. On l’envie… Un programme à l’ancienne, avec publicités, actualités, film annonce, un petit dessin animé suivi d’un entracte « et enfin je lance la bande », un film ancien… ou plus récent. « J’ aime bien les deux cinémas. Mais revoir un film en 16 mm, c’est un peu nostalgique. »
Son cinéma préféré ? Les films d’action, notamment des années 1960-70. « Le cinéma ne doit pas être du théâtre, il faut que ça bouge à l’écran. À l’époque, on n’avait qu’un film par semaine. C’étaient des Belmondo, de Funès… J’ai toujours plaisir à faire revivre Gabin, Michel Simon, ou d’autres comme Annie Girardot. »
Un regret : des fauteuils trop souvent vides
De grands noms qu’il (re)découvre souvent seul, son grand regret. « J’aimerais que plus de gens voient ces films, confesse le passionné, alors que dans la salle résonne la musique d’Ennio Morricone. Parfois, il y a des amateurs comme moi qui viennent, mais il n’y en a plus beaucoup. On se prête des films, on échange autour d’une projection. Le cinéma, c’est magique. Il y a peu de gens qui n’aiment pas le cinéma. »
Alors pour ce cinéphile, l’absence de cinéma à Béthune est un « drame ». « J’aimerais bien aller au cinéma au moins une fois par semaine. Une ville comme Béthune sans cinéma, c’est un peu une ville sans âme. » Du coup, il ne va plus au cinéma. « J’attends la sortie des films en DVD et je les passe dans ma salle. » Le prochain sur sa liste : Gatsby le magnifique, avec Leonardo DiCaprio. De quoi allier, une fois encore, ancien et nouveau cinéma.
Commentaires
Enregistrer un commentaire