Un article dans La Voix du Nord sur le Colisée de Roubaix
Ce 22 juillet, l'édition de Lille
Métropole de La Voix du Nord propoosait un excellent article sur le
Colisée de Roubaix situé rue de l'Epeule. Voici ce bel article :
L'éternelle renaissance du Colisée
Jamais
le quartier de l'Épeule n'aura été aussi vivant, exubérant,
grouillant de vie
que
durant l'entre-deux-guerres. L'industrie textile tourne à plein et
les ouvriers parviennent, à coups de grève et de négociations
serrées, à obtenir l'amélioration de leurs conditions de vie. Dans
ce contexte, les cafés, cabarets, dancings et cinémas fleurissent à
tous les coins de rue.
L'Épeule
devient l'artère de tous les plaisirs. En 1927, Jean Deconynck,
propriétaire du ciné-dancing Le Fresnoy, à Tourcoing, exporte le
concept à Roubaix.
Le
Colisée, vaisseau art déco pouvant accueillir près de mille
spectateurs par séance, reste longtemps le plus grand cinéma de la
métropole. En 1951, Henri Deconynck, fils du fondateur, veut faire
entrer le spectacle vivant au Colisée, sans renoncer au cinéma. Le
public adhère. Quelques années plus tard, c'est le début de la
vague « yé-yé », dont toutes les têtes d'affiche
passeront sur les planches roubaisiennes. La salle est alors le
premier cinéma de France (hors Paris) en termes de fréquentation.
« Olympia du Nord »
Arrivent
les années 70, la crise du textile, l'essor de la télévision... Le
Colisée doit se réorienter. Henri Deconynck ferme le cinéma et
mise tout sur le show-biz. La salle roubaisienne de 1 500 places
continue de voir défiler les plus grands noms de la chanson, mais le
propriétaire n'y trouve plus son compte. En 1983, la ville de
Roubaix rachète l'ensemble et lance de grands travaux pour
transformer la salle en « Olympia du Nord ». Le Ballet du
Nord, fraîchement créé dans le cadre des politiques de
décentralisation culturelle, s'y installe. Sous le contrôle de la
ville, le Colisée rentre dans le rang, avec une programmation
centrée sur la danse.
Mais
les héros ne meurent jamais et, en 2006, la ville lâche le contrôle
de l'équipement au profit d'une structure mixte, plus souple et
surtout « priée » de rendre la salle rentable. Pari
gagné depuis l'arrivée de Bertrand Millet (ex-patron du Zénith de
Lille) et les travaux de modernisation en 2009- 2010 qui permettent à
la salle d'afficher trois jauges de 1 100, 1 300 ou 1 700
places. L'an dernier, avec plus de 115 000 spectateurs (et plus
de 6 000 abonnés), le Colisée a fait son retour dans le cercle
très fermé des dix premières salles de France (hors Paris).
O. H.
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