Claude Marhem a tenu avec son père l'ancien cinéma

Un excellent article paru le dimanche 30 octobre dans la Voix du Nord, malheureusement non signé, mais chapeau au journaliste !! Si vous avez des souvenirs de ce cinéma, des documents, si vous êtes de la famille de monsieur Marhem, contactez moi !!







Claude Marhem a pendant trente ans, jusqu'en 1968, avec son père Joseph, fait tourner le cinéma de Poix-du-Nord, tous les dimanches. Le principal instigateur, c'était le papa, Joseph Marhem, alors électricien de profession, marié en 1924 à Claire Thomas. Dans la rue de la Gare, appelée maintenant rue Henri-Rolland, où il habitait, la propriété « La Villa », disposait d'un baraquement. C'est là où seront projetés les premiers films muets. Dans les années 1925, Joseph Marhem, amoureux de cinéma, va bousculer les habitudes et attirer un public, de plus en plus nombreux.










Entre temps, Joseph Marhem ouvre son magasin d'électricité, de musique et de chauffage. Très vite les deux affaires deviendront des références, à la fois pour les cinéphiles et discophiles podéens. Suite à l'engouement suscité par les Podéens pour le cinéma, le maire de l'époque, François Druesnes demande à Joseph Marhem de s'installer à la salle des fêtes pour faire tourner son cinéma. Aussitôt, le projectionniste s'exécute avec sa grande blouse grise d'instituteur. Il devient aussi directeur de salle, Claire, son épouse, s'occupe de la caisse, aidée dans sa tâche, par Marcel Thomas, au deuxième guichet.



En 1955, le très connu Louis Witas intégrera la troupe pour devenir le projectionniste attitré. Claude, fils de Joseph Marhem, surveillera l'ensemble des opérations avec son père. « Je me souviens de mes 8 ans. Le cinéma, inventé en 1928 par les frères Lumière, était muet. Puis quelques années après en 1931, est arrivé le cinéma parlant à Poix-du-Nord », précise Claude Marhem.

Dernière séance



À maintenant 86 ans, il se souvient du premier film qu'il a vu : « Il restera gravé dans ma mémoire. C'était Le Roi des Resquilleurs, un film de René Clair, avec Georges Milton. » Du cinéma podéen, Claude Marhem se souvient qu'il était fréquenté « surtout pendant la guerre 40-45. Le balcon était souvent plein. On commençait par les actualités du monde, puis par la publicité, l'annonce du film prochain. À l'entracte, tout le monde sortait se désaltérer au café d'en face, "Chez Minisclou". La projection du film débutait alors. Le choix des films était draconien. Mon père se rendait à Lille, tous les vendredis, chez le distributeur pour choisir ce qu'il y avait de mieux. Les bons films étaient classés dans la catégorie chef-d'oeuvre et les mauvais, dans la série navets ».



Le cinéma a donné sa dernière séance en 1968, « à cause du nombre d'incivilités. Les jeunes ne voulaient pas s'arrêter de fumer dans la salle et nous étions incapables de faire respecter le règlement », regrette Claude Marhem. Joseph Marhem est décédé en 1982, André et Claude, ses deux fils, ont assuré la relève du commerce d'électroménager, repris aujourd'hui par Pascal, le petit-fils. • J

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