Une dynastie d'exploitants : les Pennequin




Sur trois générations, les Pennequin ont charmé des milliers de spectateurs dans leurs salles, à Saint-Omer comme à Lillers. Louis Pennequin, le grand-père, Louis Pennequin son fils et enfin Louis Pennequin le petit-fils, ont marqué l'histoire de l'exploitation cinématographique dans ces deux communes : Saint-Omer pour le premier et Lillers pour les deux suivants. Ces trois Louis sont tous exploitants, directeurs de salles, et bien sur, comme souvent dans les petits établissements, projectionnistes. Pour mieux comprendre cette histoire familiale et par commodité, nous évoquerons ainsi Louis 1, Louis 2 (fils du premier et père du troisième) et donc Louis 3.


Le premier Louis est originaire de Roubaix. Après la première guerre mondiale, il s'associe avec Louis Depelchin afin de gérer, ensemble, le cinéma Gaumont, boulevard de Strasbourg à Saint-Omer, cinéma déjà évoqué sur ce blog. Né en 1882, il a un peu moins de 40 ans lorsqu'il co-dirige le vaste établissement audomarois, la plus belle salle de la ville d'après les publicités de l'époque mais aussi d'après les témoignages des spectateurs. On ne sait malheureusement pas ce que faisait Louis avant de s'intéresser au cinéma, s'il dirigeait déjà une salle sur roubaix avant de venir s'installer à Saint-Omer, et d'ailleurs, pourquoi Saint-Omer... Mystère... Ce cinéma Gaumont n'est alors absolument pas lié à la firme à la marguerite. Certes, il passe des productions Gaumont, mais aussi Pathé et autres et s'est donné pour patronyme Gaumont, tout simplement parce que cela faisait cinéma, la réputation de Gaumont étant alors importante. Cette situation est de nos jours certainement inenvisageable et on imagine sans peine les procès si vous décidez de prendre pour nom celui d'une firme déjà existante et très connu. Louis 1 décède en août 1960 à 78 ans. Il a alors géré non stop ce cinéma en co-direction avec Depelchin. Entre temps, son fils, Louis 2 s'est également lancé dans le cinéma, mais à 30 kilomètres de là, dans la commune de Lillers avec la gestion du cinéma Lillers Palace. Pourquoi cette commune ? Tout simplement, pour une fille nous apprend son fils Louis 3 qui a ensuite repris la succession de son père. Lorsqu'il construit son cinéma, Louis 2 est bien sur aidé par son père de Saint-Omer. Au décès de Louis 1, son fils règle la succession et les problèmes de co-gestion avec Depelchin. Mais Louis 2 meurt jeune, à 58 ans, en février 1964, quatre ans après son père. C'est donc Louis 3 qui prend en main la suite de la destinée du cinéma de Lillers. Passionné par la biologie et devenu chimiste, Louis 3 se lance les week-ends dans la gestion de la salle lilleroise. A l'époque, les salles ne fonctionnent bien souvent que les fins de semaine et Louis 3 exerce sa profession la semaine et va chercher les films sur Lille le vendredi. Coulant une paisible retraite, Louis 3 a cédé la salle à la municipalité qui en a fait une salle communale. Nous reparlerons plus en détail de ce cinéma de lillers dans les jours à venir.


Légende du document : un bastion de l'exploitation tenu par la famille Pennequin : le Lillers Palace

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