Une famille dans l'exploitation au nord de la métropole: les Deconinck


Texte qui va s'étoffer dans les jours à venir...
Au tout début du XXème siècle, Jean Deconinck était ébéniste, travaillant pour les grandes familles du Nord. Celles-ci étaient toujours très longues à payer leurs factures. Un jour, il réalisa qu'il existait un métier où on paye ses fournisseurs après avoir reçu l'argent des clients : le métier de montreurs de films. Il racheta les anciennes écuries du château Descat à Tourcoing pour y faire un lieu de divertissements. C'est la naissance du Fresnoy. Il développa le lieu au fur et à mesure, année après année. Son métier d'ébéniste et le matériel qu'il possédait lui permettaient de réaliser beaucoup de travaux par lui-même, réduisant ainsi les frais. Ce complexe de loisirs avant l'heure attirait les foules. On y proposait du cinéma, un dancing, du music-hall, du patins à roulettes, il y avait plusieurs bars et brasseries et des salles de jeux. En 1907, ce fut donc l'ouverture du Fresnoy, aménagé en salle de 1700 places. Pour entrer au Fresnoy, il fallait s'acquitter d'un prix forfaitaire qui donnait droit à toutes les activités proposées, y compris le cinéma. On y développe aussi les coups de publicité, des idées marketing comme la distribution de poussins pour Pâques 1939. Le grand-père de Monsieur Deconinck avait une couveuse qui pouvait contenir 30000 oeufs. Lors de ces fêtes de Pâques, chaque visiteur du Fresnoy avait droit à un poussin. Deux ou trois ans plus tard, on raconte même qu'une famille des environs possédait un coq apprivoisé qui mangeait avec eux à table. C'était un poussin du Fresnoy...

Cherchant toujours à faire prospérer l'entreprise et voyant encore plus grand, Jean Deconinck créa le Colisée de Roubaix en 1926 en style Art déco. Décédé pendant la guerre, c'est son fils Henri qui reprend le flambeau familial. En 1951, Henri réaménage le Colisée pour y présenter notamment des variétés. Henri Deconinck menait son entreprise d'une manière très patriarcale. Il n'acceptait aucune faille de ses collaborateurs. Pierre Desrousseaux, son beau-frère, avait la responsabilité du Colisée. Les deux hommes ne s'entendaient pas du tout. Le jour de la fête des mères, les locations commençaient à 10 heures. Il fallait être à son poste à 9 heures 45. Desrousseaux arrivant à 9 heures 50 eut droit à une engueulade magistrale. Henri Deconinck faisait toujours passer les affaires en priorité. Il n'est jamais parti en vacances avec ses enfants. Henri Desrousseaux préféra, dès qu'il le put, laisser la place à son fils Hubert.

En 1954, la MGM décida d'honorer les exploitants européens les plus à l'avant-garde du progrès du cinéma pour célébrer son trentième anniversaire. Ce fut Henri Deconinck qui fut désigné pour la France. Une plaque commémorative lui fut remise au cours d'une cérémonie.

Le groupe Deconinck chercha à se développer et s'associa notamment avec le poids lourd de l'exploitation dans le Pas-de-Calais : le réseau Bertrand qui avait la main mise sur les salles du bassin minier. ensembles, ils créérent le Colisée de Bruay inauguré le 11 mars 1955. Ils avaient également pour partenaires la société Bruitte et Delemar. Lors de la soirée inaugurale, le trio Raisner se produit sur scène avec également la projection du film « Le vicomte de Bragelonne ». Les associés de ce projet représentaient 25000 fauteuils dans la région.

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