
Alors que le nouveau film de DanyBoon, "Rien à déclarer" qui a pour toile de fond la douane et la contrebande, s'apprète à déferler sur nos écrans (il n'y a qu'à lire La Voix du Nord puisque le film fait quasiment la une toutes les semaines), il est judicieux de s'intéresser à d'autres films qui ont eu pour cadre ce sujet. Le plus important d'entre eux est une oeuvre de Léopold Simons, intitulée "Le Fraudeur", tourné pendant l'été 1937, sorti en novembre de la même année. Les acteurs principaux sont Line Dariel, partenaire indispensable des oeuvres multiformes de Simons, mais également Ginette Leclerc que l'on retrouvera un an plus tard dans "la femme du boulanger" de Pagnol, Madeleine Frey, et bien sur Simons... Il s'agit de la seconde production cinématographique de simons, la première étant "Le mystère du 421".

Simons est déjà alors une vedette régionale. Poète, caricaturiste, peintre, auteur-interprète à la radio,... C'est la société de distribution régionale Bruitte et Delemar (nous reparlerons plus tard de cette société) qui lui propose de se lancer dans le cinéma; Ce sera d'abord "Le mystère du 421" (une fiche plus tard...), puis quelques mois plus tard, "Le fraudeur". Auparavant, ce film devait s'appeller "Théo", puis "Ceux de la douane". C'est finalement "Le fraudeur"... Le film est tourné en décor naturel dans les Flandres françaises, à Bailleul, au Mont Noir et au Mont Cassel. Histoire et personnages sont toujours ancrés dans la culture régionale. En quelques mots, l'histoire est celle de Théo, fils de Alphonse (Simons) et de Zulma (Line Dariel), ébloui par la beauté d'une jeune femme joué par Ginette Leclerc. Elle le manipule et lui fait passer de la drogue à la frontière alors que son père est naturellement... le douanier ! Avec ce film, Simons met de côté l'humour patoisant qui a fait jusqu'alors son succès. Le ton est grave et l'émotion est le fil directeur du film. Le film est présenté au Rexy de Lille en novembre. La presse s'exclame :

"Le film est bien de chez nous, et c'est ce qui en fait la beauté et la profondeur. On entendait dans la salle à tous propos des exclamations ravies : c'est vrai, il y a cela chez nous et on ne s'en doutait pas ! Dariel est une très grande artiste et simons vient de réaliser un film dont la production française et notre nord parleront demain avec orgueil " (L'Echo du Nord). Le succès régional du film est important et pousse Simons, acteur, réalisateur, scénariste à préparer de nouveaux projets... mais l'occupation allemande va bloquer ces projets et à la Libération, Simons a d'autres centres d'intérêts avec la télévision régionale naissante....
Source : l'association Toudi Simons, ainsi que le travail de recherche de la société Byzance films pour le documentaire "ciné 96"
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