Didier Dupuis, directeur du Familia de Berck et grand collectionneur
Il est ensuite embauché en 1980 par la ville de Berck comme mécanicien Formation BEP Electromécanicien, CAP Projectionniste...). Le Familia réouvre en 1982 par le CAC de Boulogne avec mise à dispo de projectionnistes pour 2 séances par semaine en art et essai. Il y avait encore des cinémas privés sur Berck. Puis, c'est la reprise de l’activité complète par la ville de Berck en 1984/1985. Suite à la fermeture des cinémas privés, la façon de fonctionner du Famila a évolué avec une programmation plus large tout en continuant l'art et essai. Depuis 1997, Didier Dupuis en est le programmateur directeur. Parrallèlement à ses activités professionnelles, Dupuis est un grand collectionneur de matériel de pojection. Lors de nombreuses expositions, il fait partagé sa passion et montre les appareils à un public conquis.
À l’heure où – hélas – le cinéma revient à la maison, avec écran géant, haute définition et ampli stéréo, le directeur du Familia à Berck-sur-Mer se souvient des premières séances privées. L’homme collectionne les projecteurs familiaux et projecteurs jouets. Il accumule chez lui plus de 250 pièces d’exception. La plus ancienne date de 1833. Le projecteur dont il est le plus fier est un Pathé de 1912, un modèle rare qu’on appelait alors la « machine à coudre »…
Qui connaît le Familia de Berck-sur-Mer sait combien son responsable, Didier Dupuis, est emballé par son métier. Il se bat à longueur d’année pour donner à tous le goût du bon cinéma. Il se démène pour accompagner les projets des associations locales, il se mobilise avec l’Abac* pour programmer des projections spéciales, il bataille pour garder son classement Art et essai et fait partie de toutes les structures qui font bouger le cinéma dans la région : Plan séquence, De la suite dans les Images, L’entente régionale du Nord - Pas-de-Calais.
Collection, exposition
Avec la même ardeur, il partage son autre passion : la collection de projecteurs familiaux et de projecteurs jouets. Au point de proposer de précieuses expositions gratuites au cours desquelles il raconte, il détaille, il retrace toute l’histoire des images animées. « Avant, il y avait un tas d’appareils pour les faire bouger. Les gens ont toujours voulu voir les images animées… » Qu’elles naissent de la résistance rétinienne ou qu’elles aient besoin de lumière, elles ont un colossal pouvoir de séduction.
Didier montre avec enthousiasme les premiers procédés. Le folioscope ou flip book, un ensemble d’images dessinées sur un livret qu’on feuillette à toute vitesse… Le phénaskistiscope, inventé par Joseph Plateau en 1833, qui reconstitue l’impression de mouvement à partir d’images dessinées sur un disque. Il suffit de les observer au travers d’un autre disque percé de fentes et de tourner en même temps ; le zootrope inventé la même année par William Horner. C’est un petit tambour percé de fentes sur sa moitié supérieure, il abrite à l’intérieur une bande de dessins décomposant un mouvement. Si le collectionneur possède de beaux originaux, il a tenu à en fabriquer des copies pour amuser le visiteur…
Didier Dupuis a déniché aussi de belles plaques de verre peintes et éclairées par des lampes à pétrole ou à alcool ainsi que des lanternes jouets qui fonctionnent à la bougie.
Il est intarissable sur les péripéties de la « lanterne magique » (avec flamme) ou du projecteur (avec ampoule). Il explique le fonctionnement du premier matériel familial (1912) dont on tournait la manivelle à la main, les projecteurs jouets (Pathé kids) ou ceux qui admettent le 35 mm (toujours utilisé par les professionnels de nos jours), le 28 mm (le Pathé kok), le 9,5 mm et sa fragile perforation centrale (le Pathé baby), le 8, le super 8 et le 16 mm… Assortis aux projecteurs : des kilomètres de bobines mais aussi des anciennes publicités, des actions et des titres. Et puis d’autres objets que les enfants d’aujourd’hui n’ont jamais vu : un projecteur de diapositives par exemple… Incrédulité de certains petits devant cette machine qui leur paraît appartenir à la nuit des temps…
On dirait que tout s’accélère…
* L’Abac, association berckoise des amis du cinéma.
Génial !
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