"Week-end à Zuydcoote", débandade militaire dans le Nord
Tourné par Henri Verneuil en 1964 sur les lieux mêmes de l'action, et d'après le best-seller de Robert Merle, "Week-end à Zuydcoote" raconte la triste débandade de l'armée française et anglaise dans la poche de Dunkerque. Après avoir vaillamment combattu les forces nazis lors de l'offensive éclair de mai 1940, les soldats français et anglais se replient vers l'extrême nord de notre territoire. Voulant adapter le livre de Merle, Henri Verneuil pose ses caméras là où 24 ans plus tôt, il n'y avait que fer, feu et sang, plongeant ainsi le spectateur au coeur de ce drame aux résonnances mondiales, mais à travers le regard de simples soldats, évitant ainsi une guerre vue à travers l'oeilleton lointain des généraux.
Grace à Jean-Marie Prévost, voici un article de La Voix du Nord qui relate la commémoration de ce film, article signé par Estelle Jolivet
« Week-end à Zuydcoote » est à l'Opération Dynamo ce que « Le Jour le plus long » est au débarquement en Normandie. Un film mythique, qui immortalise un épisode historique majeur. Une expo et des projections au Studio 43 font revivre, en parallèle des commémorations de 1940, le tournage de 1964. Jusqu'à 1 500 figurants avaient, à l'époque, été mobilisés.
Au printemps 1964, Pierre Bertrand passe le bac. Comme lui, Dunkerque est en ébullition : à quelques kilomètres de là, du côté de Bray-Dunes, les caméras d'Henri Verneuil tournent Week-end à Zuydcoote, avec Jean-Paul Belmondo et Jean-Pierre Marielle. Qui deviendra « le » film emblématique de la bataille de Dunkerque.
« J'ai découvert l'ambiance sur un tournage mais j'ai surtout appris à connaître le monde des dockers et du syndicalisme », explique l'ex étudiant-figurant, devenu plus tard avocat puis président de l'office de tourisme de Dunkerque. « Un jour, il avait plu et on a dû tourner à 17 h au lieu de 14. La marée était haute, on devait mettre les pieds dans l'eau alors que ça n'était pas prévu : réunion syndicale ! » Pierre Bertrand se souvient que « les dockers avaient été recrutés en masse pour faire de la figuration, notamment dans la fameuse scène de la plage. C'était bien payé. Les bus venaient chercher les gars dans le centre-ville. » Cette scène aurait nécessité près de 1 500 figurants. De jeunes hommes, nés après la guerre, n'ayant donc pas connu le traumatisme de l'événement.
« Le film a moins fait scandale que le livre de Robert Merle, sorti en 1949 », explique Bruno Pruvost, auteur d'une exposition sur le film, présentée à Zuydcoote les 5 et 6 juin. « À l'époque, les anciens combattants avaient eu des mots très durs. Pour eux, Dynamo, c'était loin d'être un week-end... » Dans le sillage des commémorations officielles, les Dunkerquois pourront en tout cas se replonger dans l'histoire du film. Le 4 juin, le Studio 43 et l'office de tourisme organisent une projection spéciale de Week-end à Zuydcoote à destination des figurants, « pour qu'ils puissent se retrouver et partager leur expérience avec leurs proches », propose Caroline Grimault, la directrice du Studio. L'exposition de Bruno Pruvost, reviendra, elle, sur les deux mois de tournage, entre fin mai et début août 1964. Avec photos, témoignages et articles de presse à l'appui.
« Week-end à Zuydcoote » sera projeté au Studio 43 du 2 au 22 juin. Projection spéciale figurants le 4 juin à 19 h (tarif unique : 4,50 E). L'exposition consacrée au film se tiendra les 5 et 6 juin, à la salle Robert-Merle de Zuydcoote, de 10 h à 19 h (gratuit).
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