Destruction de l'ancien plus haut cinéma de la région à Cassel

Début juin , la municipalité de Cassel a décidé de raser l'ancien casino. Ce bâtiment a été un moment un cinéma et un dancing. A l'abandon depuis des années, le vaste édifice menaçait de s'effondrer depuis quelques semaines; C'est donc en urgence que la mairie a décidé de procéder à la destruction de ce bâtiment ou de nombreux flamands s'y sont mariés, un véritable pôle de distraction et de divertissement pour tout le secteur...


Voici l'article de La Voix du Nord de Raphaëlle Remande, racontant cette destruction :

Les travaux de destruction de l'édifice, qui avait commencé à s'écrouler le 26 mai, ont commencé hier. Demain, il ne devrait plus rester de l'édifice qu'un tas de gravas et une montagne de souvenirs. La dame s'approche des gendarmes, s'enquiert : « Mais ils vont tout détruire ? » « Oui, madame », répond l'agent. Alors la femme grimace, laisse échapper un seul mot, « oups », puis hoche la tête : « Nostalgie, nostalgie... » De la nostalgie, pour sûr, il y en avait hier. Toute la journée, des dizaines de Casselois sont venus assister au premier jour de la destruction du casino. Pour dire au revoir à un pan de leur patrimoine. « Je suis là depuis ce matin, je voulais absolument voir ça, confie Dorothée Faillie, accompagnée de son mari. Nos souvenirs, c'est les bals, ça respirait la bonne entente, l'amusement. Aujourd'hui, c'est une partie de Cassel qui s'envole. » Et chacun de se rappeler son casino, les flippers, les glaces et les bonbons à l'entrée du café, les stars venues ici, Yvette Horner, Annie Cordy, etc. les sièges de cinéma « en bois qui s'enlevaient pour danser ». Un immeuble « qui était beau et qui recevait » et surtout, comme le glisse malicieusement Régis « toutes les choses qu'on a faites ici mais qu'on ne peut pas raconter ». Le casino, c'est aussi là où beaucoup de Casselois se sont mariés, ont logé les premières années. Et même si beaucoup veulent aujourd'hui que tout soit détruit, certains regrettent que le bâtiment n'ait pas été rénové, il y a plusieurs années. « C'est malheureux, ils auraient pu faire un beau truc. Pour les Casselois de souche, quand même, ça touche, c'est notre histoire », raconte Francis, 61 ans, et Michèle. « Toute notre jeunesse qui va partir en une fraction de seconde ! » s'exclame Odile. Une fraction de seconde ou plutôt trois jours.


Un travail délicat à cause de l'amiante


C'est en tout cas le délai fixé par l'arrêté de péril imminent, pris lundi par la mairie. « On avait trouvé un arrangement avec l'avocat des propriétaires mais, voyant que les choses n'avançaient pas, on a pris l'arrêté qui impose une date de travaux », explique René Decodts, le maire. Les dernières familles qui avaient été évacuées devraient réintégrer leurs logements ce week-end. Tout va donc être détruit, pour ne laisser que les fondations. C'est l'entreprise Helfaut construction qui a été retenue. Son travail : attaquer l'édifice avec une sorte de pince articulée au bout d'un long bras. Pas forcément une mince affaire car, le bâtiment étant rempli d'amiante, les ouvriers veulent éviter autant que faire se peut de mélanger la matière toxique aux gravats. Après le passage de désamianteurs, il faudra donc encore tout trier et déblayer. « Cela prendra au moins trois semaines », indique Mathieu Dumont, responsable de chantier. Encore un peu de temps pour que les Casselois disent un dernier au revoir à un édifice qui a tenu une place de choix dans le coeur de la plupart.

Un des anciens directeurs de ce cinéma, Guy Desmytter a célébré peu de temps avant la destruction de ce bâtiment, ses 60 ans de mariage. Voici l'article qui lui est consacré dans la Voix du Nord et qui raconte son parcours...

Guy et Fernande Desmytter viennent de fêter leurs noces de diamant. ... « Quatre grands artistes du spectacle étaient présents, mais ils souhaitent garder l'anonymat » déclarent-ils. Quand ils se sont mariés, en mai 1950, Guy Desmytter était déjà entrepreneur de spectacles, un monde qu'il n'a jamais vraiment quitté. Musicien au 67e RI, il passa trois années dans le service reportage des armées, à l'école militaire de Paris. C'est dans les services administratifs de cette école que travaillait celle qui allait devenir son épouse, bretonne d'origine. De retour à Cassel, Guy reprend l'affaire familiale. Avec Fernande, il exploite le casino de Cassel sous différentes formes : café, dancing, cinéma et enfin immeuble de rapport. Mais, Guy était souvent sur les routes de France. Sous sa casquette de régisseur de spectacles, il rencontre de nombreux artistes de variétés.

Homme de spectacle

Durant trente-deux ans, il participe à l'animation de radio Uylenspiegel, qu'il préside pendant dix ans. On peut encore l'entendre sur ces ondes où il met en lumière les artistes et la Flandre, le samedi et le dimanche de 8 h à 10 h. Guy Desmytter s'est également impliqué dans la vie associative locale, à travers l'harmonie municipale pendant deux décennies et aussi le syndicat d'initiative. C'est à ce titre qu'il participa avec son ami Eugène Vanlaere, président du Moto-club du Nord, à l'organisation de nombreux moto-cross. De l'union de Guy et Fernande sont nés quatre enfants. Parmi eux, Alain, farouche défenseur du moulin de Cassel, à l'image de son père, et Lucette, qui fut cantinière du groupe carnavalesque du Réveil. Dimanche, à l'occasion d'une réception à la mairie, René Decodts, maire, a remis la médaille de la ville à Fernande et Guy, pour leurs soixante années de mariage. Le premier magistrat a rappelé que ce dernier avait été conseiller municipal puis adjoint au maire sous la mandature d'André Beurey.

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