
Né en 1930, Auguste Tétin, a pendant très longtemps, été le projectionniste attitré de la Maison Bertrand, l'exploitant aux multiples salles du bassin minier. Domicilié à Sallaumines, c'est dans cette ville à proximité de Lens qu'Auguste Tétin découvre la projection, le pouvoir fascinant des images scintillantes. Son père travaille alors dans la salle de l'Apollo de Sallaumines comme contrôleur. C'est certainement la foule, le plaisir de faire vibrer des salles entières et l'empressement des spectateurs à venir et revenir dans la salle obscure qui a poussé la famille Tétin à travailler dans le cinéma, alors que le grand-père d'Auguste était dans le chemin de fer, certainement sur Lens. Contrôleur, le père d'Auguste vérifie les places des spectateurs. Ces sièges se placent alors entre le balcon, les loges, les places réservées, et enfin les premières, les secondes et les troisièmes, tout un système complexe afin d'avoir une bonne place suivant ses moyens. Pendant les 50 premières années du cinéma, être assis et profiter de l'écran suivant un tarif unique, au même titre que les spectateurs assis juste en face de la toile blanche ou au fond de la salle, ou au balcon n'existe pas. Chacun paie sa place suivant un barême très précis et c'est donc au contrôleur de veiller à la bonne disposition des spectateurs. Rappellons également qu'à l'époque, on pouvait aussi réserver sa place à l'année ! On imagine ainsi facilement le jeune Auguste participer avec son père au travail à l'Apollo, déambulant dans les allèes, s'imprégnant de l'ambiance de l'Apollo, alors une salle prestigieuse du groupe Bertrand. En 1936, c'est juché sur les épaules de son père qu'Auguste, avec 10.000 autres personnes acceuille Léon Blum de passage à Lens. Cet événement va marquer Auguste qui s'en souviendra très longtemps. Auguste apprend son métier d'opérateur-projectionniste au cinéma de la cité des cheminots d'Avion qui appartenait alors à M. Normand. Tout naturellement, Auguste va ensuite entrer dans le groupe Bertrand et exercer sa profession dans de nombreuses salles du groupe, essentiellement l'Apollo sallauminois et le Palace de Douai. Auguste Tétin gère les cabines, s'occupe des projecteurs, forme des projectionnistes, étalonne les écrans, participe assidument à la vie du groupe : les pots, les départs en retraite,... une vie entière consacrée à son travail et dévouée à son entreprise à laquelle Auguste Tétin vouait un véritable culte, considérant Joseph Bertrand comme un chef et surtout un ami.
J'ai connu Auguste Tétin à la fin des années 1990 alors que je commençais mes recherches sur l'exploitation cinématographique, d'abord dans le bassin minier, puis, tout naturellement, dans le reste de notre région. Je ne me souviens plus comment j'ai connu cet homme, probablement par l'intermédiaire de quelqu'un qui connaissait quelqu'un qui connaissait quelqu'un... qui connaissait Auguste Tétin. Je me souviens très bien des quelques après-midi passés en sa compagnie. D'une heure prévue dans mon emploi du temps, le temps défilait rapidement et c'est autour d'une tasse de café que les heures défilaient. Je commençais alors au début de notre entrevue à écrire et, pris par la joie communicative d'Auguste, peu à peu, j'abandonnais mon crayon, ne faisant qu'écouter ses histoires de projecteurs, d'écrans, de relations avec son employeur, me laissant prendre dans le jeu de ses histoires et anecdotes,...
Auguste Tétin n'est plus là aujourd'hui, depuis maintenant quelques jours, à l'heure où j'écris ces lignes. La tradition cinématographique des Tétin continue puisque le fils d'Auguste est aujourd'hui... projectionniste ! Avec le départ d'Auguste est parti une morceau de l'histoire de l'exploitation cinématographique de notre région.
Encore un grand merci à Fabrice Tétin de m'avoir autoriser à publier ce modeste texte et d'avoir pu ainsi, par ce message, garder le souvenir d'un homme bon et juste et que je n'ai, hélas, que trop peu connu.
Auguste Tétin, le plus passionné des projectionnistes que j'ai rencontrés, un passeur de mémoires, il voulait que son passé dévoué aux cinémas soit transmi, il vous racontait sa vie avec d'infinis détails et beaucoup d'humour, sa vie dans les différentes salles où il travaillait, à L'Eden de Billy Montigny, à L'Apollo de Sallaumines où il a effectué à regrets la dernière séance il y a déjà longtemps, sa vie à l'Apollo de Lens surtout. j'apprend sa disparition par votre blog et mes pensées atristées vont à ses proches. Bernard Pavelek
RépondreSupprimermerci a Mr JOOS et a Mr B.Pavelek pour cette hommage rendu a mon père qui me fait vraiment chaud au coeur.
RépondreSupprimeret même si je ne lui et jamais dit a mon père qui ma appris mon métier sur le tas et a qui je doit énormément de chose bien que nous n'avons jamais eu a nous le dire.
nous somme des hommes de l'ombres mais qui détenons le pouvoir de faire rêver , pleurer, émouvoir,de faire rire au éclat et temps d'autre chose .
nous avons le métier le plus beau et aussi le plus ingrat du cinéma celui par notre travail fait que vous les spectateur penser qu il ne suffit de presser sur un simple bouton.
de ne pas penser a l'attente au fait d'être seul de passer ça vie dans le bruit et le noir mais aussi des superbe rencontre que nous pouvons faire des acteurs,réalisateurs de la magie qu'a la fin d'un films les gens émerveiller du spectacle quil on vue vous font penser que le films que nous avons reçu , monter, projeter pour vous et un peut notre oeuvre et que nous en soyons les propriétaires .
toute c'est chose mon père me la fait comprendre et vivre quand jetait enfant jusqu à ce qu'il ai du de s'arrêter et fière d'avoir repris ça suite .
comme dans un dialogue du film "blade runner" j'ai vue temps de chose avec ces yeux , tout c'est moment qui parte comme une goutte d'eau dans la pluie"
merci a toi mon père .