L'Aréa d'Aire-sur-la-Lys


Place du château trône la vaste batisse toute en blanc cassé du cinéma Aréa. Cette salle est actuellement gérée par la communauté de communes du pays d'Aire-sur-la-Lys. Alors que depuis quelques années ce cinéma était fermé par un manque évident de spectateurs (parfois à peine trois relate même l'hebdomadaire local), c'est début 2010 que la municipalité airoise décide de rouvrir la salle, uniquement chaque première semaine du mois à des tarifs attractifs et proposant des succès reconnus afin d'attirer le spectateur lambda qui ne peut se déplacer vers les grands centres cinématographiques du voisinnage comme le O'Ciné de Saint-Omer ou le complexe Méga CGR de Bruay-Labuissière. Ces séances du début du mois sont prévus, théoriquement, pour commencer en octobre 2010. A moins que d'ici là, les aléas municipaux ne mettent à mal cette volonté de reprendre les séances.

Cette salle de l'Aréa a un véritable potentiel puisque seule grande salle du secteur, mais elle a aussi du vécu. En effet, elle existe depuis environ 1926 (on peut distinguer le bâtiment en arrière de la façade) et c'est d'abord appelé le Ciné-Théâtre, ensuite le Palais des Fêtes avant de devenir pendant de très longues années le Modern'Cinéma dirigé par André Leleu (nous reviendrons bien sur plus longuement sur cette période dans un prochain message). C'est en 1985 que le successeur de Leleu, Jo Pecourt, qui avait repris le Modern' en 1975, ferme la salle airoise afin de lancer le cinéma des Trois As au Touquet, éteignant ainsi le projecteur d'une commune qui a connu de nombreux cinémas : le Prado, rue du château, le Royal, rue de Brabant, à des époques diverses pendant le premier siècle du cinéma. Après quasiment dix ans de fermeture totale, le Modern' est enfin repris par la municipalité qui souhaite ainsi redonner des séances de cinéma.


Le premier film projeté est le Roi Lion, un Disney, succès assuré... Sur un écran de 12 mètres de long, et pour un total possible de 266 spectateurs, vont su succéder pendant quasiment 10 ans des séances de cinéma dans cette salle unique. L'appareil est un projecteur Kinoton 35 mm, identique à ceux utilisés à l'UGC de Lille ou, jadis, au Rex, rue d'Arras, à Saint-Omer. La sonorisation se fait en Dolby SR. Le projectionniste attitré de l'Aréa est M. Degrace qui exerce dans l'établissement depuis sa réouverture en 1995. Les séances attirent de moins en moins les foules. Les raisons possibles sont la modernisation des salles de Saint-Omer, la construction d'un complexe à Bruay, voir même plus loin la possible influence du Kinepolis de Lomme qui est à 50 minutes d'Aire. Le projecteur finit par s'éteindre pour le public souhaitant se faire une toile un soir. L'Aréa continue cependant de vivoter au grè des demandes et des souhaits de la municipalité, suivant les occasions et les opportunités. Le site ne ferme donc pas complètement. Ainsi, la salle a proposé du cinéma l'hiver dernier avec le dernier Besson et son Arthur. Succès assuré. Dernièrement, c'est le Crédit Agricole qui y a organisé un séminaire d'entreprise. Il y a eu aussi des spectacles de danse, de chorale, des galas de Noël, des spectacles d'écoles, des concerts... La salle retrouve aussi régulièrement sa fonction cinématographique en proposant des séances dans le cadre de Cinéligue et Lycée au cinéma : des classes des deux lycées airois viennent fréquemment à l'Aréa voir des grands classiques, les étudier dans des conditions optimales. Récemment, il y a ainsi eu Freaks de Tod Browning ou La Cérémonie de Chabrol.




Un des problèmes qui va se poser à l'Aréa, comme dans de nombreuses petites salles de la région est le passage, d'ici 5 ans au numérique. Alors que le souhait de la mairie est donc de reprendre des séances de cinéma avec une plus grande régularité, le soucis va rapidement venir du problème de la modernisation de la cabine de projection, à l'instar de ce qui se passe au cinéma de Montreuil, par exemple. Affaire à suivre...


Commentaires

  1. Je me souviens de la première fois que j'y étais allé : c'était pour Goldeneye en 95. C'est vrai qu'il y avait rarement foule. La salle était belle et clean mais le gros handicap était la programmation des blockbusters qui se faisait avec facilement 2 mois de retard par rapport aux sorties nationales.

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