L'UGC de Villeneuve d'Ascq
Nouveau venue dans le paysage de l'exploitation cinématographique régionale, l'UGC Ciné-Cité a ouvert ses portes le 6 novembre 2009. Il est ainsi le dernier cinéma en date à avoir été inauguré dans la région. D'une capacité totale de 2694 places (dont deux salles de 442 places chacune), le complexe est composé de douze salles. Une trentaine de personnes, dont cinq projectionnistes et un régisseur, animent le complexe
Il rééquilibre l'offre de cinéma à l'est de la métropole. Son aire d'influence concerne bien sur Villeneuve d'Ascq et ses 60 000 habitants, et notamment sa réserve d'étudiants (50 000), grand consommateur de films. Depuis la fermeture du cinéma Cinq Lumières, fin 1999, il ne subsistait qu'un cinéma en ville, Le Méliès.
Le projet UGC s'inscrit dans l'élaboration d'un nouveau type de centre commercial ludo-marchand : mélange de grande surface classique plutôt dédiée aux biens culturels, espaces loisirs récréatifs, chaines de restaurants soit-disant branchées ou à thème. On en compte 13. Parce que le terme centre commercial fait fuir, qu'il se banalise, le site se dénomme Héron Parc (pourquoi ce pseudo-anglicisme idiot ? (d'ailleurs cela aurait ainsi dût être plutôt Héron Park) Pourquoi pas le Parc du Héron ?), mais on n'y trouvera aucun oiseau, ni aire de jeu dédié au calme et à la promenade, uniquement un nouvel étalement d'offres commerciales, de restaurants que l'on trouvera dans d'autres lieux. Le lieu s'inscrit aussi dans un double projet : celui du grand centre commercial de centre-ville V2 qui arrive à son terme par cette extension, et le long serpent de mer : le grand stade de la métropole encore au stade de projet bien avancé.
Ce complexe se retrouve surtout face au Duplexe de Roubaix, mais également face à celui de Tourcoing qui sort progressivement de terre et dont l'ouverture est programmée pour cet automne, complétant ainsi la gamme des cinémas de l'est métropolitain. Paradoxalement, nous nous retrouverons peut-être ainsi avec un trop plein de salles à l'est face au géant occidental kinepolis. Et le centre de Lille ? Il est toujours dominé par l'UGC de la rue de Béthune, complété par le Majestic et le Métropole qui proposent, certes des films, mais dans une optique différente.
L'un des points qui va s'avérer difficile pour les mois et les années à venir, est la question des nouvelles technologies, le son numérique et la 3D. Face à ces rivaux immédiats (Kinepolis, Duplexe et le projet tourquennois), l'UGC, qui aurait put prendre une longueur d'avance, fait figure de « cinéma de papa », un comble pour un nouveau complexe associant cinéma et produit de grande consommation, et un choix assumé pour un grand groupe français (rappelons que l'indépendant groupe O'Ciné (deux salles, une à Saint-Omer et une à Maubeuge) propose la 3D !!). Avec l'arrivée de nouveaux tsunamis cinématographiques en 3D avaleur de spectateurs avides de sensations fortes et de sucreries (Shrek 4, Toy Story 3, etc...), quel va être l'impact de cette stratégie du refus de la modernité ?
Une petite interview du directeur de l'UGC de Villeneuve d'Ascq :
http://www.lavoixeco.com/actualite/Secteurs_activites/Tourisme_et_Loisirs/2010/01/15/article_l-ugc-villeneuve-d-ascq-tire-le-bilan.shtml
PS : le lendemain de la publication de cet article, nous apprenons, et notamment grâce à un fidèle lecteur, Jean-marie Prévost, que le groupe UGC a décidé de passer au numérique et à la 3D en signant ce vendredi 19 février un accord avec la société Ymagis pour la numérisation de l'intégralité du parc de salles UGC.
Photo : La voix du Nord
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