Les cinémas forains Marrécau et Camors à la foire d'hiver de Saint-Omer en 1910
Ce jeudi 11 février 2010, l'hebdomadaire audomarois L'Indépendant publie dans sa chronique « souvenirs » un article sur la foire d'hiver 1910 de Saint-Omer. Cet article évoque notamment la participation des cinématographes Camors et Marrécau lors de cette foire qui se déroulait alors sur la Grand'Place (l'actuelle place Foche) du dimanche 13 février au mardi 1er mars 1910, les forains partant ensuite s'installer à la foire de Béthune ou à la foire d'Hazebrouck. Voici le paragraphe mentionnant les cinémas forains :
« En 1910, le cinématographe était encore une curiosité foraine. La première projection avait eu lieu à Saint-Omer le 15 novembre 1896, mais il faudra attendre une vingtaine d'années pour qu'une salle de cinéma s'ouvre dans notre ville. Donc, il y a cent ans, les deux cinématographes installés sur le champ de foire captivaient les foules. Il y avait le cinématographe Marrécau et le Grand cinématographe de France Camors. L'un et l'autre présentaient, pour la première fois à la foire,du cinéma « parlant et chantant », du moins en ce qui concernait certains programmes. En ce mois de février 1910, alors que Paris subissait une inondation historique, les deux établissements soulevaient un énorme intérêt en projetant des scènes de cette crue pas encore terminée ! Un journaliste de l'Indépendant s'extasiait : « Les vues sont nettes, claires et sans trépidations ». Aux actualités s'ajoutaient des pièces de théâtre filmées, des scènes comiques et des chansons interprétées par de populaires interprètes du temps, Bérard, Mme Gady, Clarck,... Et puis, il y avait des attractions vivantes, comme dans les cinémas d'autrefois. On applaudissait, en particulier les célèbres danseurs espagnols Enrique et Carmencita Martinez qui étaient passés au théâtre de Dunkerque dans « Les Saltimbanques », « Carmen »... La séance durait trois heures. Le 25 février, le cinématographe Marrécau donna une soirée au profit des inondés de Paris avec la participation de la musique du 8ème R.I. En garnison à Saint-Omer. Un juste écot, ces inondés ayant suscité bien des entrées ! De son côté, le cinématographe Camors, dans le même style, accompagnait ses projections par un orchestre symphonique. Outre les traditionnels numéros, le Cirque national Corse, sous la direction de M. Cassuli, terminait ses représentations avec des vues cinématographiques. »
Il est bien rare de trouver des informations sur les cinémas forains dans la région Nord-Pas-de-Calais. Aussi, cet article est le bienvenu pour apporter des informations complémentaires, en esperant en trouver d'autres très bientôt...
Hélas, la photographie présentée pour illustrer cet article n'est absolument pas la loge Camors, ni Marrécau. Il s'agit simplement d'une loge foraine inconnue...
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