Théâtre Moderne et Idéal Ciné de Béthune avant la première guerre mondiale

Alors que le journal hebdomadaire Le Petit Béthunois dans son édition du 2 juillet 1914 annonce en dépêche de dernière minute l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, le Théâtre Moderne Cinéma Pathé de Béthune projette la troisième et quatrième époque des « Misérables » d’Albret Capellani. Situé sur le boulevard Frédéric Degeorge , artère commerçante reliant la gare à la Grand’Place et qui est aujourd’hui dénommé boulevard Raymond Poincaré (où l’on trouve ensuite le cinéma Sully), le Théâtre Moderne appartient au réseau Omnia et son directeur est Mr Prévost. De son inauguration à la guerre, ce cinéma présente tous les succès du moment, les grandes vues comiques, les péplums, les combats du boxeur nordiste Georges Carpentier, les mélodrames et les adaptations littéraires. Pour les grandes projections, le cinéma fait appel à Léopold Naninck , chef d’orchestre du cinéma Pathé de Lens, pour diriger l’orchestre. Depuis son ouverture, il subit peu de modifications, mise à part l’installation d’un second escalier pour accéder au balcon afin de faciliter l’accès et d’éviter la cohue. 4 janvier 1914, c’est la projection de « Germinal » d’Albert Capellani, quatre mois après la présentation parisienne. En mars 1914, le cinéma se dote d’une nouvelle enseigne, placée certainement sur la façade et qui est également présente à chaque programme publié dans le journal. Pendant la guerre, Béthune étant placé à proximité du front, le Théâtre Moderne Omnia a fonctionné par intermittence, suivant les alertes. Il a pu également servir pour le cantonnement des alliés. Après guerre, le Théâtre Moderne est mentionné pour la première fois le 28 mars 1920. Il présente alors entre autre le match Carpentier-Grandhoven. Avant guerre, le Théâtre Moderne doit faire face à l’arrivée d’un concurrent : l’Idéal Ciné Béthunois qui ouvre le 19 octobre 1913. Situé rue du Rivage, la salle est dirigée par Léon Foulon qui tient également un commerce de vélo. Cette salle appartient au réseau d’exploitation établi par Gaumont. Face à la programmation du Théâtre Moderne, la direction de l’Idéal propose de nombreuses vues Gaumont, essentiellement des drames réalistes, des films par épisodes, des westerns tournés en France, ainsi que les Gaumont-Actualités. Les vues comiques ont également la faveur du public et les héros sont des enfants, Bébé et Bout de Zan. Les films policiers, Fatomas ou Zigomar, font frissonner les spectateurs. Il semble que l’Idéal n’a pas résisté à la guerre. Une nouvelle sale Gaumont, l’Excelsior Cinéma, situé rue du faubourg d’Arras près d’un garage, ouvre ses portes le vendredi 30 janvier 1920. Il est pour l’instant impossible de savoir si Léon Foulon est également dirigeant de ce cinéma.

La photo illustrant cet article est une carte postale ancienne du boulevard Frédéric Degeorge. C’est au numéro 97 de ce boulevard que se situe le Théâtre Moderne Cinéma Pathé. A quand une vue de ce cinéma ? Ce cliché existe-t-il ? N’hésitez pas si vous l’avez !!!

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