Paillencourt
Avant la première guerre mondiale, le petit village de Paillencourt a connu des projections cinématographiques grâce à des roulottes itinérantes, allant de villes en villages, et qui s’installaient souvent sur la place, face à l’église. Une grande tente ou un chapiteau pouvant contenir plusieurs dizaines de spectateurs s’installait au milieu de la place pour proposer des séances d’images animées. Leur présence pouvait durait une ou deux journées, comme une semaine complète. Les deux clichés (carte postale générale, puis un zoom sur la loge foraine) montrent ainsi un cinéma itinérant sur la place de Paillencourt. A ma connaissance, c'est l'un des seuls clichés montrant un cinéma forain dans une localité du Nord-Pas-de-Calais. Malheureusement, il m'est pour l'instant impossible de mettre un nom sur cette loge foraine qui a certainement fréquenté d'autres communes de notre région.
A l’issue de la victoire de 1918, un habitant de Paillencourt, qui avait auparavant proposé des séances à Estrun, Albert Lespagnol proposa les premières séances sédentaires dans une grange. Cette dernière était situé rue de Lannoy ( dénommée aujourd’hui rue Gilbert Bétrancourt ) près de la forge de son père, à la fois maréchal-ferrant et gérant d’un estaminet. L’installation était plus que sommaire avec des bancs posés sur le sol en terre battue. Avec la forge toute proche et le travail de maréchal-ferrant, il regnait dans la salle une forte odeur de cheval et de corne brulee. Albert Lespagnol s’associa à l’un de ses amis Joseph Gamez de la ville d’Estrun pour commenter les films muets et faire la navette entre Paillencourt et Iwuy. En effet, dès que la bobine était terminée, cette dernière était rapidement enroulée afin que Joseph Gamez, à vélo, la porte dans la ville proche d’Iwuy mais aussi également ramener les bobines suivantes. Afin de faire patienter les spectateurs, Albert Lespagnol jouait du tambour… Le cinéma d’Albert Lespagnol se déroulait aussi chaque lundi de ducasse : à l’entracte, les spectateurs quittaient la salle pour aller faire un tour dans les manèges, avant de revenir voir la suite du spectacle. C’était donc cinéma et festivités foraines au programme d’une après-midi de détente.
Après la seconde guerre mondiale, une autre salle de cinéma ouvre à Paillencourt. Il s’agit du Modern’Ciné, dans la grande salle du couvent. Dirigé par Gustave Bernard de 1946 à 1954, la salle proposait des séances uniquement en fin de semaine comme beaucoup d’autres cinémas : le samedi soir, le dimanche après-midi et le dimanche soir. Cette salle avait une scène surélevée, témoignage d’une ancienne activité théâtrale. Les murs de la salle étaient tapissés d’affiches plus ou moins alléchantes et de couleurs criardes annonçant les prochains films qui allaient ravir petits et grands. Pour renforcer l’impact des films, le directeur n’hésitait pas à en faire la réclame par le micro pendant l’entracte en ponctuant chacun de ces arguments par « un film qu’il faut voir »…
En 1960, une nouvelle salle ouvre ses portes : le Rio, dans l’actuelle salle des fêtes, l’ancienne école des garçons. Elle était dirigée par Clément Lespagnol, frère aîné d’Albert, le précurseur. Les spectateurs s’installaient sur des chaises pliantes récupérées dans les salles de Fontaine-Notre-Dame et de Douchy. Clément Lespagnol est souvent aidé dans son travail par René Charlet, maire de Pailencourt. Ce dernier, avant sa fonction municipale, donnait un coup de main au directeur. Résidant à côté de la salle, il prêtait des chaises les jours d’affluence. Souvent, par son travail lui permettant de se rendre à Paris, René Charlet rapportait des films publicitaires. Malheureusement, quatre années plus tard en 1964, victime, notamment de la télévision et de la désaffection du public, le Rio ferme ses portes et Paillencourt perd son dernier cinéma. Cependant, cette arrivée de la télé s'est faîte en douceur, ne nuisant pas aux affaires d'Albert Lespagnol. Entrepeneur né, ce dernier flaire le succès rapide de la télévision. Il achète le premier téléviseur au village et l' installe dans l'estaminet, transformé ainsi pour l'occasion en salle de cinema, avec bancs et bien sur boissons disponibles. Cette salle était bondée pour la diffusion du film du dimanche soir...
A l’issue de la victoire de 1918, un habitant de Paillencourt, qui avait auparavant proposé des séances à Estrun, Albert Lespagnol proposa les premières séances sédentaires dans une grange. Cette dernière était situé rue de Lannoy ( dénommée aujourd’hui rue Gilbert Bétrancourt ) près de la forge de son père, à la fois maréchal-ferrant et gérant d’un estaminet. L’installation était plus que sommaire avec des bancs posés sur le sol en terre battue. Avec la forge toute proche et le travail de maréchal-ferrant, il regnait dans la salle une forte odeur de cheval et de corne brulee. Albert Lespagnol s’associa à l’un de ses amis Joseph Gamez de la ville d’Estrun pour commenter les films muets et faire la navette entre Paillencourt et Iwuy. En effet, dès que la bobine était terminée, cette dernière était rapidement enroulée afin que Joseph Gamez, à vélo, la porte dans la ville proche d’Iwuy mais aussi également ramener les bobines suivantes. Afin de faire patienter les spectateurs, Albert Lespagnol jouait du tambour… Le cinéma d’Albert Lespagnol se déroulait aussi chaque lundi de ducasse : à l’entracte, les spectateurs quittaient la salle pour aller faire un tour dans les manèges, avant de revenir voir la suite du spectacle. C’était donc cinéma et festivités foraines au programme d’une après-midi de détente.
Après la seconde guerre mondiale, une autre salle de cinéma ouvre à Paillencourt. Il s’agit du Modern’Ciné, dans la grande salle du couvent. Dirigé par Gustave Bernard de 1946 à 1954, la salle proposait des séances uniquement en fin de semaine comme beaucoup d’autres cinémas : le samedi soir, le dimanche après-midi et le dimanche soir. Cette salle avait une scène surélevée, témoignage d’une ancienne activité théâtrale. Les murs de la salle étaient tapissés d’affiches plus ou moins alléchantes et de couleurs criardes annonçant les prochains films qui allaient ravir petits et grands. Pour renforcer l’impact des films, le directeur n’hésitait pas à en faire la réclame par le micro pendant l’entracte en ponctuant chacun de ces arguments par « un film qu’il faut voir »…
En 1960, une nouvelle salle ouvre ses portes : le Rio, dans l’actuelle salle des fêtes, l’ancienne école des garçons. Elle était dirigée par Clément Lespagnol, frère aîné d’Albert, le précurseur. Les spectateurs s’installaient sur des chaises pliantes récupérées dans les salles de Fontaine-Notre-Dame et de Douchy. Clément Lespagnol est souvent aidé dans son travail par René Charlet, maire de Pailencourt. Ce dernier, avant sa fonction municipale, donnait un coup de main au directeur. Résidant à côté de la salle, il prêtait des chaises les jours d’affluence. Souvent, par son travail lui permettant de se rendre à Paris, René Charlet rapportait des films publicitaires. Malheureusement, quatre années plus tard en 1964, victime, notamment de la télévision et de la désaffection du public, le Rio ferme ses portes et Paillencourt perd son dernier cinéma. Cependant, cette arrivée de la télé s'est faîte en douceur, ne nuisant pas aux affaires d'Albert Lespagnol. Entrepeneur né, ce dernier flaire le succès rapide de la télévision. Il achète le premier téléviseur au village et l' installe dans l'estaminet, transformé ainsi pour l'occasion en salle de cinema, avec bancs et bien sur boissons disponibles. Cette salle était bondée pour la diffusion du film du dimanche soir...
Source :
Un grand merci à la mairie de Paillencourt pour les indications et renseignements fournis.
Merci aussi aux souvenirs de Bernard Planchon, petit-fils l'Albert Lespagnol
L'un des premiers téléviseurs de Paillencout est aussi,selon mes souvenirs, peut être erronés, celui de Monsieur Nicq, directeur de l'école de garçons dans laquelle une grande partie du vilage s'était réunie pour visionner le couronnement de la reine Elisabth d'Angleterre
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