Les cinémas de Saint-Pol-sur-Ternoise avant 1988

C'est après la première guerre mondiale qu'un premier cinéma fixe est crée dans cette ville d'Artois, entre Hesdin et Arras. Tenu par Emile Moigneux, invalide de guerre, ce cinéma est installé alors dans un ancien baraquement anglais, peut-être une demi-lune caractéristique des bâtiments militaires anglo-saxon. La salle provisoire est ensuite remplacée par un bâtiment plus approprié, construit sur la Place du Marché aux grains. Emile Moigneux reste le directeur et Richard Gillon devient le projectionniste attitré. Le cinéma est baptisé le Famila. Lors du décès de E. Moigneux, le Familia passe entre les mains du couple Duvauchelle.
Une autre salle se développe également pendant les années 20 : le cinéma paroissial, salle Saint-Paul. Ce cinéma dure une dizaine d'années. Les séances ont lieu le dimanche après-midi sous les auspices de Charles Deruelle et Jean Lemaire.
Lors des terribles moments de mai-juin 1940, des blessés sont installés au Familia. En 1943, touchée par les bombardements de septembre, la salle, très détériorée, est détruite.
En 1945, l'activité cinématographique est relancée. Maurice Duvauchelle et son beau-frère Fressin reprennent le Familia dans la salle des fêtes, l'ancienne chapelle des Soeurs Noires. Cependant, l'alliance Duvauchelle-Fressin ne dure pas, et tous deux, pour des raisons que nous ignorons, quittent la région. Le Familia est repris par Edmond Leclercq. Une nouvelle fois, le bâtiment est reconstruit, rue du Général de Gaulle, pour être inauguré le 4 octobre 1957. Le Familia devient une véritable entreprise avec, parmi les associés : Edmond Leclercq, Jean Hanocq, Alfred Denudt, Henri Bureau et la gérante est l'épouse d'E. Leclercq : Jacqueline Lotte. Malgré ces changements, le projectionniste est toujours Richard Gillon. En 1970, Jean Hanocq prend la direction de la société du Familia. Et en 1977, au décès de Jean, c'est sa fille Brigitte Hanocq qui lui succède. Quatre ans plus tard, en mars 1981, le cinéma est arrêté, faute de rentabilité. La salle est alors louée à un magasin de meubles. Il n'y a plus de cinéma à Saint-Pol-sur-Ternoise et cette absence va durer près de 8 ans. Une véritable absence ? Pas tout à fait.. Le cinéma revient épisodiquement. En effet, la MJC, créée en 1946 (la plus vieille du Nord de la France), proposait dès les premières années des séances de ciné-club. Ils étaient même obligés de limiter les places à 200 personnes devant l'affluence des Saint-Polois. Plus tard encore dans les années 70 et 80, la MJC relança un ciné-club avec une projection mensuelle suivie d'un débat. René Grandsir, aujourd'hui enseignant au lycée Châtelet, joua même le rôle du projectionniste à cette époque.Le cinéma continua ainsi sous une forme plus modeste certes,  mais qui permit de maintenir le feu sacré. Le cinéma à la MJC est aussi une des racines de la réussite du cinéma à St Pol aujourd'hui.
En février 1988 commence la belle histoire du Regency, l'actuel cinéma de Saint-Pol-sur-Ternoise, mais cela est autre autre histoire contée dans un prochain message sur ce blog...

Source : Recherches de F. Masse et R. Cachera. Merci...

Commentaires

Articles les plus consultés