Cinémas forains et premières salles fixes à Hénin-Beaumont
Après les premières projections de découverte dont l'intérêt résidait dans le recréation du mouvement (voir premier article), le cinéma à Hénin va prendre la forme d'un spectacle forain populaire, qui reviendra à chaque foire et ducasse de la vie locale. En effet, très vite, les marchands forains s'emparent de cette invention. Le cinéma effectue également sa première mue : les premiers vrais films de fiction vont apparaître grâce à Méliès et aux premières projection de Pathé, banalisant les films Lumière, simples reflets de la vie qui lassent vite les spectateurs. Rapidement, cette transformation essentielle, ce passage entre le reportage pris sur le vif et la fiction, va privilégier le film comique, les courses-poursuites pour déboucher à des films d'une extrême lourdeur, aux effets comiques trop poussés.
Lors de ses ducasses de la Pentecôte et de septembre, lors de sa foire d'hiver, mais aussi lors de multiples fêtes de quartiers, Hénin-Liétard a connu de nombreux cinémas forains avant les premières installations fixes qui apparaissent vers 1907. Mis à part quelques projectionnistes de passages qui proposaient des séances hors des festivités populaires. Hénin ne connait, de 1900 à septembre 1908, que des cinémas forains. Les principaux sont les loges Camors, Croissant, Duhem, Seymar, Toussaint, Soris-Hus, Pessé et Renouvelle. Bien souvent, comme de nos jours, ces cinémas forains se trouvaient sur les places de la République et Carnot. A travers les différents numéros du Journal d'Hénin-Liétard, il semble que ce soit le cinématographe Camors qui soit revenu à Hénin le plus souvent, en étant cité cinq fois. On sait peu de choses sur ce qu'ils montraient. Il s'agissait bien sur de films populaires cherchant à capter un public ouvrier et mineur qui fréquentaient ces fêtes. L'hebdomadaire ne cite malheureusement que quatre films projetés lors de ces fêtes, le 23 juin 1901 : deux vues d'actualités « la guerre du Transvaal » et « Les évènements de Chine », et deux films de Georges Méliès : « L'affaire Dreyfus » et « Cendrillon ». Rapidement, la loge de cinéma forain va devenir l'un des centres les plus animés de la fête foraine.
Alors que le cinéma forain connait son apogée dans les années 1905-1906, le spectacle filmique, face à une incroyable demande, va peu à peu se sédentariser et tenter, par des spectacles de meilleure qualité, de capter un public plus cultivé, aux mœurs bourgeoises. Ce public, un peu plus difficile, composé d'ingénieurs, de rentiers, de directeurs, d'instituteurs, de commerçants,... regarde peu les séances de cinéma forain. D'abord parce qu'il fréquente peu ces endroits, mais aussi et surtout parce qu'il éprouve un certain désintérêt pour le spectacle composé de farces grossières et qu'il préfère le théâtre. Les producteurs ont compris cette évolution du public qui se lasse des grosses loufoqueries invraisemblables. Les maisons de production créent des séries d'Art, des genres se distinguent (westerns, drames, comédies,,,) et le niveau des films se relève pour se rapprocher du théâtre même s'il ne possède pas l'élément fondamental qu'est la voix. Ainsi, parallèlement à la transformation du cinéma en art, le spectacle se sédentarise et les premières salles s'ouvrent.
Lors de ses ducasses de la Pentecôte et de septembre, lors de sa foire d'hiver, mais aussi lors de multiples fêtes de quartiers, Hénin-Liétard a connu de nombreux cinémas forains avant les premières installations fixes qui apparaissent vers 1907. Mis à part quelques projectionnistes de passages qui proposaient des séances hors des festivités populaires. Hénin ne connait, de 1900 à septembre 1908, que des cinémas forains. Les principaux sont les loges Camors, Croissant, Duhem, Seymar, Toussaint, Soris-Hus, Pessé et Renouvelle. Bien souvent, comme de nos jours, ces cinémas forains se trouvaient sur les places de la République et Carnot. A travers les différents numéros du Journal d'Hénin-Liétard, il semble que ce soit le cinématographe Camors qui soit revenu à Hénin le plus souvent, en étant cité cinq fois. On sait peu de choses sur ce qu'ils montraient. Il s'agissait bien sur de films populaires cherchant à capter un public ouvrier et mineur qui fréquentaient ces fêtes. L'hebdomadaire ne cite malheureusement que quatre films projetés lors de ces fêtes, le 23 juin 1901 : deux vues d'actualités « la guerre du Transvaal » et « Les évènements de Chine », et deux films de Georges Méliès : « L'affaire Dreyfus » et « Cendrillon ». Rapidement, la loge de cinéma forain va devenir l'un des centres les plus animés de la fête foraine.
Alors que le cinéma forain connait son apogée dans les années 1905-1906, le spectacle filmique, face à une incroyable demande, va peu à peu se sédentariser et tenter, par des spectacles de meilleure qualité, de capter un public plus cultivé, aux mœurs bourgeoises. Ce public, un peu plus difficile, composé d'ingénieurs, de rentiers, de directeurs, d'instituteurs, de commerçants,... regarde peu les séances de cinéma forain. D'abord parce qu'il fréquente peu ces endroits, mais aussi et surtout parce qu'il éprouve un certain désintérêt pour le spectacle composé de farces grossières et qu'il préfère le théâtre. Les producteurs ont compris cette évolution du public qui se lasse des grosses loufoqueries invraisemblables. Les maisons de production créent des séries d'Art, des genres se distinguent (westerns, drames, comédies,,,) et le niveau des films se relève pour se rapprocher du théâtre même s'il ne possède pas l'élément fondamental qu'est la voix. Ainsi, parallèlement à la transformation du cinéma en art, le spectacle se sédentarise et les premières salles s'ouvrent.
Il est difficile de préciser les dates exactes d'ouvertures de salles à Hénin. C'est en juillet 1908 que l'hebdomadaire fait mention pour la première fois dans sa page consacrée aux publicités de l'existence du Grand Cinématographe Français, situé rue Bon -Secours. Près de cette même rue se situait l'Auto-Cinéma Bernard, dont la première mention date de février 1910. Ce cinéma situé au coin de la rue Pasteur et de la rue Jules Guesde (à l'emplacement d'un actuel magasin de vêtements), juxtaposait un garage appartenant également à Casimir Bernard, qui était donc à la fois garagiste et exploitant de cinéma. Celui-ci était affilié au réseau Omnia-Pathé. C'est le 15 mai 1910 qu'est diffusé pour la première fois le Pathé-Journal au cinéma Bernard. A l'occasion de la fête de la Pentecôte, l'exploitant, également gérant d'un garage, offre à chaque acheteur d'une place en première l'occasion de faire une promenade en automobile.
C'est en décembre 1909 que le journal présente les programmes d'un nouveau cinéma, le Cinéma Chantant Mellin, situé rue de Douai (actuelle avenue des fusillés) lié à une grande épicerie, mais aussi lieu de vente de vêtements, dont M. Mellin était également propriétaire. Laissons nous guider par la vie de ce cinéma que relate l'hebdomadaire local. Au vue de ce que nous donne le journal, le cinéma juxtapose le magasin. La salle à l'air importante avec des « ouvertures aménagées sur le pourtour du balcon ». L'installation du projecteur est faite en dehors de la salle, dans un bâtiment séparé, à huit mètres derrière la glace de projection, « ce qui ne fatigue pas la vue ». Pendant chaque représentation cinématographique, des artistes donnent concert. Le cinéma Mellin, comme tous les cinématographes, offre un programme varié, composé de drames, de comédies, avec des petits reportages ou des vues en couleur et le tout entrecoupé de petits intermèdes, ancêtres des entractes. Les représentations ont lieu le samedi à 20 heures. Le prix des places est le suivant : premières à 75 centimes, secondes 50 centimes et troisièmes à 30 centimes. Comme l'ensemble des cinémas d'Hénin et de la région, le cinéma chantant Mellin avait un programme assez long, près de trois heures de programme. Ces trois heures de cinéma n'étaient pas continues puisqu'il fallait changer de bobines. La majorité des films proposés sont des productions Pathé. Le cinéma propose des adaptations de classiques, comme « Notre Dame de Paris » en janvier 1912, « les aventures de Cyrano de Bergerac »en juin 1912... mais aussi les comédies et les scènes comiques comme les films de Rigadin, de Max Linder, et d'autres comiques moins connus comme Rosalie, Little Moritz... Mellin programme aussi des fictions policières, dont plusieurs de la série Nick Winter, des drames sociaux, des reconstitutions historiques comme « le siège de Calais de 1347 », et propose aussi quelques actualités comme le naufrage du bateau « Liberté ».
L'un des cinémas héninois propose aussi à ses spectateurs la première version de « Germinal », tourné en 1913 par Albert Capellani. Tourné à Auchel, ce film mesure près de 4.300 mètres, soit près de trois heures de projection. Mais avant « Germinal », les spectateurs héninois ont pu visionner au Cinéma-Dumont à la cité de la Parisienne, vers Drocourt, un autre film ayant pour cadre leur quotidien, c'est a dire un film minier, également inspiré par « Germinal »et par la catastrophe de Courrières de 1906. Ce film, « Au pays des ténèbres », tourné par Victorin-Hippolyte Jasset, fut projeté en mars 1912. Pour Le journal d'Hénin-Liétard, il s'agit « d'une œuvre sensationnelle (,,,),un grand drame réaliste de la plus haute valeur, dont l'analyse est affichée à la vitrine du Salon Cinéma -Dumont », « Germinal » et le film projeté par le Cinéma -Dumont, ne sont pas les seuls consacrés au monde minier. En 1903 fut tourné « La grève » de Ferdiand Zecca, et, en 1905, « Au pays noir »de Lucien Nonguet, qui fut grossièrement présenté dans les baraques foraines comme une actualité sur la catastrophe de Courrières.
Dès août 1914, les salles se ferment et la censure s'abat avant même l'occupation allemande qui va détruire les salles Héninoises.
Pour l'arrivée du nouvel art, Hénin s'est confortée au modèle type de l'installation du cinéma dans les centres urbains industriels : d'abord des expériences dans des salles et salons, puis dans les foires et fêtes foraines, et enfin, pour répondre à la demande croissante, dans des salles fixes de plus en plus importantes qui vont disparaître avec l'invasion allemande.
Dès août 1914, les salles se ferment et la censure s'abat avant même l'occupation allemande qui va détruire les salles Héninoises.
Pour l'arrivée du nouvel art, Hénin s'est confortée au modèle type de l'installation du cinéma dans les centres urbains industriels : d'abord des expériences dans des salles et salons, puis dans les foires et fêtes foraines, et enfin, pour répondre à la demande croissante, dans des salles fixes de plus en plus importantes qui vont disparaître avec l'invasion allemande.
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