Quelques notes sur les cinémas d'Arras
Le cinématographe arrive à Arras le 08 juillet 1896. La séance a lieu au Café Massy, situé rue des Postes. Il semblerait que le projectionniste soit venu de Boulogne-sur-Mer. L’entrée du spectacle est de 50 centimes avec une réduction pour les militaires, Arras étant à l’époque une importante ville de garnison, la ville de l’Ami Bidasse.
Le Journal de Lens du 13 janvier 1901 écrit à propos du théâtre électrique américain de passage à Lens : « Une séance aurait déjà eu lieu à Lens si les habitants d’Arras ne faisaient un si grand succès actuellement à l’exhibition de ces choses merveilleuses. »
En 1904, des projections cinématographiques ont lieu lors de l’exposition d’Arras entre la reproduction d’un village sénégalais et un toboggan
En 1929 existait à Arras le Kursaal-Cinéma. Dans les années 50, ce cinéma est la typique salle de quartier, la salle des deuxième visions, des nanars, la salle des militaires en mal de divertissement pas cher, la salle des plaisirs simples. Dans l’après-guerre, elle possède encore des sièges en bois qui craquaient.
Dans les années 20, la ville d’Arras se dote d’un Casino au 3 – 5 rue E. Legrelle. Cependant celui-ci ne fonctionnera jamais comme un casino, mais plutôt comme un temple du Septième Art. Avec près de 650 places, c’est alors la salle la plus vaste d’Arras. Au maximum de sa capacité, la salle affichera 1308 places en 1955. C’est une salle un peu plus populaire que le cinéma Le Paris, le cinéma des familles. Pendant la guerre, des films allemands de propagande sont projetés, lumières allumées afin qu’il n’y ait pas de manifestation hostile et qu’on puisse repérer ainsi plus facilement les meneurs éventuels.
Au 131 avenue F. Lobbedez, près des quartiers de la gare, se trouve la salle du Rex. En juillet 1940, le propriétaire de cette salle est M. Duplouy. Le toit est alors en partie détruit suite à la déflagration de mai 1940. Près de la salle se situe une entrée d’un bunker de la défense passive permettant ainsi de se protéger en cas de bombardements.
En 1955, le cinéma peut accueillir 986 spectateurs. Il semblerait que la programmation de cette salle soit davantage orientée vers des productions russes, ou d’Europe de l’Est afin d’attirer la clientèle de ces quartiers qui votaient massivement à gauche. La salle est l’une des premières à souffrir de la désaffection du public au début des années 70.
Aujourd’hui, la salle existe toujours et elle est devenue un magasin de vente de cheminée d’une célèbre enseigne.
Enfin, une des grandes et belles salles d’Arras, est sans contexte le Palace, au 02 boulevard de Strasbourg qui pouvait accueillir potentiellement 800 spectateurs. C’est le cinéma des grandes sorties, comme celle de « Quo Vadis », celui fréquenté par la population aisée, la salle des premières sorties et des « grands films ». Le Palace proposait également des séances du ciné-club, dirigées par des enseignants et notamment un professeur de philosophie. Comme de nombreuses salles de la région, le Palace avant la première partie, l’entracte et le grand film montrait aux spectateurs à la place de l’écran le grand rideau avec le nom des commerçants locaux… Le Palace est ensuite « transféré » sur la grand Place, et c’est sous les colonnes des maisons typiquement arrageoises que le spectateur se glisse afin de se rendre dans une des cinq salles, puis quatre du multiplexe, géré notamment par la société « Arcades » qui gèrent de nombreuses salles de la région et par Bac Films, la grande société de Jean Labadie, également producteur … Mais les années passent et la concurrence des complexes avoisinants comme ceux de Liévin et de Hénin-Beaumont se font sentir. Le dernier cinéma d’Arras vieillit d’un coup et de nouveaux projets sortent des cartons…. La mode des complexes touche Arras. La création d’un tel site d’une dizaine de salles, et d’un total de 1.700 fauteuils, est confiée à la société Majestic de Bac Films à l’entrée nord de la ville, sur le site des anciens abattoirs, près d’un garage Ford, à l'image de ce qui a été fait à Douai. Ce projet entre dans le cadre d’un réaménagement complet des quartiers nord d’Arras. Le cinéma participe ainsi à la réhabilitation d’une zone délaissée et à la création d’un vaste centre urbain dédié aux loisirs. Cependant, les années passent et le projet est enterré.
Une autre salle d’Arras est le centre culturel du Noroit, crée en 1938 par Léonce Petitot. En 1975, un studio de cinéma classé « Art et Essai » est créé et il propose toujours deux films par jour.
Le Journal de Lens du 13 janvier 1901 écrit à propos du théâtre électrique américain de passage à Lens : « Une séance aurait déjà eu lieu à Lens si les habitants d’Arras ne faisaient un si grand succès actuellement à l’exhibition de ces choses merveilleuses. »
En 1904, des projections cinématographiques ont lieu lors de l’exposition d’Arras entre la reproduction d’un village sénégalais et un toboggan
En 1929 existait à Arras le Kursaal-Cinéma. Dans les années 50, ce cinéma est la typique salle de quartier, la salle des deuxième visions, des nanars, la salle des militaires en mal de divertissement pas cher, la salle des plaisirs simples. Dans l’après-guerre, elle possède encore des sièges en bois qui craquaient.
Dans les années 20, la ville d’Arras se dote d’un Casino au 3 – 5 rue E. Legrelle. Cependant celui-ci ne fonctionnera jamais comme un casino, mais plutôt comme un temple du Septième Art. Avec près de 650 places, c’est alors la salle la plus vaste d’Arras. Au maximum de sa capacité, la salle affichera 1308 places en 1955. C’est une salle un peu plus populaire que le cinéma Le Paris, le cinéma des familles. Pendant la guerre, des films allemands de propagande sont projetés, lumières allumées afin qu’il n’y ait pas de manifestation hostile et qu’on puisse repérer ainsi plus facilement les meneurs éventuels.
Au 131 avenue F. Lobbedez, près des quartiers de la gare, se trouve la salle du Rex. En juillet 1940, le propriétaire de cette salle est M. Duplouy. Le toit est alors en partie détruit suite à la déflagration de mai 1940. Près de la salle se situe une entrée d’un bunker de la défense passive permettant ainsi de se protéger en cas de bombardements.
En 1955, le cinéma peut accueillir 986 spectateurs. Il semblerait que la programmation de cette salle soit davantage orientée vers des productions russes, ou d’Europe de l’Est afin d’attirer la clientèle de ces quartiers qui votaient massivement à gauche. La salle est l’une des premières à souffrir de la désaffection du public au début des années 70.
Aujourd’hui, la salle existe toujours et elle est devenue un magasin de vente de cheminée d’une célèbre enseigne.
Enfin, une des grandes et belles salles d’Arras, est sans contexte le Palace, au 02 boulevard de Strasbourg qui pouvait accueillir potentiellement 800 spectateurs. C’est le cinéma des grandes sorties, comme celle de « Quo Vadis », celui fréquenté par la population aisée, la salle des premières sorties et des « grands films ». Le Palace proposait également des séances du ciné-club, dirigées par des enseignants et notamment un professeur de philosophie. Comme de nombreuses salles de la région, le Palace avant la première partie, l’entracte et le grand film montrait aux spectateurs à la place de l’écran le grand rideau avec le nom des commerçants locaux… Le Palace est ensuite « transféré » sur la grand Place, et c’est sous les colonnes des maisons typiquement arrageoises que le spectateur se glisse afin de se rendre dans une des cinq salles, puis quatre du multiplexe, géré notamment par la société « Arcades » qui gèrent de nombreuses salles de la région et par Bac Films, la grande société de Jean Labadie, également producteur … Mais les années passent et la concurrence des complexes avoisinants comme ceux de Liévin et de Hénin-Beaumont se font sentir. Le dernier cinéma d’Arras vieillit d’un coup et de nouveaux projets sortent des cartons…. La mode des complexes touche Arras. La création d’un tel site d’une dizaine de salles, et d’un total de 1.700 fauteuils, est confiée à la société Majestic de Bac Films à l’entrée nord de la ville, sur le site des anciens abattoirs, près d’un garage Ford, à l'image de ce qui a été fait à Douai. Ce projet entre dans le cadre d’un réaménagement complet des quartiers nord d’Arras. Le cinéma participe ainsi à la réhabilitation d’une zone délaissée et à la création d’un vaste centre urbain dédié aux loisirs. Cependant, les années passent et le projet est enterré.
Une autre salle d’Arras est le centre culturel du Noroit, crée en 1938 par Léonce Petitot. En 1975, un studio de cinéma classé « Art et Essai » est créé et il propose toujours deux films par jour.
Né à Arras en 1947,et grand amateur de cinéma avec une famille implanté sur cette ville depuis 1920,j'ajouterai ceci:
RépondreSupprimerIl existait un cinéma muet près de la poste, boulevard de Strasbourg; "le trianon" qui, semble t-il n'a pas survécu au parlant.Après la guerre,l'entrée du Palace qui se trouvait à l'opposé a été inversé.Le Kursaal avait été rebaptisé le tilt et n'avait plus rien d'un cinéma de quartier à la fin de sa carrière vers 1990. Il a existé dans la même rue après 1960,une petite salle d'art et d'essai: le studio Noroit qui a fermé ses portes au début de ce siècle.Enfin,dans l'agglomération,il a existé un " familia" à Achicourt et, ce dernier sous réserve de vérification, un "Excelsior" à Saint Laurent Blangy
Bonjour,
RépondreSupprimerUn grand merci pour votre commentaire. N'hésitez pas à me contacter si vous avez des documents : photos, cartes postales, tickets de cinéma afin de les publier dans un nouveau message; Pareil si vous avez souvenirs plus précis d'une séance, de la description du hall d'entrée, etc... Tout peut être intéressant. En tout cas, un grand merci d'avoir laissé un commentaire !!
Dans les années 50 j'avais entre 7et 10ans...La vaste salle du Casino avait au moins 5 catégories de places: deux ou trois au rez- de -chaussée, des loges composées de boxes avec des fauteuils indépendants au premier étage, un immense balcon accessible seulement au niveau d'un troisième étage et en haut des balcons d'autres boxes baptisées " baignoires". Les places du balcon étaient les moins confortables et , contrairement à d'autres salles, c'était donc les moins chères!. Il faut dire qu'en haut du balcon en gradins, l'écran paraissait petit. A l'arrivée du cinémascope, le casino ne l'avait que par rétrécissement de l'écran: probablement que la partie haute d'un écran plus grand aurait été invisible du fond du parterre masqué par le plafond des loges. Le cinéma était doté d'un système d'aération curieux pour un jeune enfant: des rouleaux en tissus ( pouvant s'ouvrir parfois) tapissaient le plafond. Je suis très heureux que le casino qui vient de nouveau d'être rénové, servent toujours aujourd'hui, comme théâtre. Bien sûr, si on avait fait un 6 salles dedans, Arras aurait sa grande salle de cinéma qui lui manque aujourd'hui. Le Casino avait aussi un sous-sol avec une salle plus petite où étaient parfois projetés certains films pendant la deuxième guerre mondiale en cas d'alerte ( ma mère en avait fait l'usage une fois).
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